Québec investira 29 millions $ supplémentaires au cours des trois prochaines années en matière de chirurgie bariatrique afin d'augmenter substantiellement le nombre d'opérations réalisées.

Le plan du ministre de la Santé, Yves Bolduc, prévoit de faire passer les 840 chirurgies bariatriques faites bon an mal an à 1500 cette année, puis à 2250 l'année suivante pour atteindre 3000 chirurgies dans deux ans.

Des 29 millions $, une partie ira au paiement de la bande gastrique, une dépense pouvant aller de 3000 $ à 5000 $ et qui était jusqu'ici assumée par les patients pour lesquels un chirurgien estimait que le recours à cette bande gonflable était le plus appropriée. Dorénavant le coût de la bande sera défrayé non plus par le patient, mais le système de santé.

Pour ce qui est du reste de la somme disponible, il couvrira les dépenses liées au fonctionnement du bloc opératoire.

Cofondatrice de la Coalition contre l'obésité morbide, Josée Roy, s'est dite contente de voir que ce dossier débloque enfin, après deux ans d'attente. Du même souffle, elle a ajouté qu'elle aurait voulu davantage: 6000 chirurgies bariatriques par année et une liste d'attente ramenée à six mois. A l'heure actuelle cette liste comporte 3500 noms.

Mme Roy estime l'annonce que l'annonce du ministre incitera beaucoup de personnes souffrant d'obésité morbide à sortir de l'ombre où elles se terraient, découragées qu'elles étaient de voir le jour où leur tour arriverait. Comme l'attente pouvait aller jusqu'à sept ans, elles étaient nombreuses à ne pas se donner la peine de s'inscrire, a-t-elle indiqué.

A cela le ministre réplique qu'au terme des améliorations envisagées au cours des trois prochaines années, le plan prévoit d'en arriver par la suite à 6000 chirurgies bariatriques par année. «A 6000 cas par an, les gens n'auront pas à attendre plus de six mois», a indiqué son attachée de presse, Marie-Eve Bédard.

Cette injection de fonds gouvernementaux a été annoncée vendredi en mi-journée à l'Hôpital de Lachine (rattaché au Centre universitaire de santé McGill) qui agira comme partenaire de premier plan pour ce type de chirurgie en parallèle avec l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. D'autres établissements pratiqueront ce type de chirurgie, notamment à Roberval, Val d'Or et Sherbrooke.