Le président de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Jean-Guy Chaput, était dans la ligne de mire du gouvernement depuis longtemps.

Il y a un an, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, avait nommé à la tête du conseil d'administration un haut fonctionnaire pour voir ce qui se tramait à la SODEC.

Selon des sources gouvernementales, Jean Pronovost avait été nommé président du conseil de la SODEC le 12 mai 2008, avec le mandat précis de vérifier l'administration Chaput. Officiellement, il y a quelques mois, c'est M. Pronovost qui a demandé au vérificateur général d'enquêter sur l'organisme, une démarche inusitée. Le rapport, publié jeudi, révèle des gestes «inacceptables», a soutenu le premier ministre Charest. Par exemple, des dépenses de 80 000$ décrites comme «prestation restauration» et 200 000$ de frais de déplacement, présentés dans les livres comme des subventions aux artistes.

Il y a un an, au gouvernement on avait déjà réfléchi à la succession de l'ancien patron de Pro-Est. Le nom d'Isabelle Hudon, alors à la chambre de commerce de Montréal, avait été évoqué à l'interne.

Hier, en point de presse, Mme St-Pierre a reconnu du bout des lèvres qu'elle avait demandé l'enquête qui s'est terminée mercredi avec le rapport accablant du vérificateur général. Pour la ministre St-Pierre, M. Chaput «va réfléchir» avant de décider s'il reste à la barre de l'organisme. Il a manifesté l'intention de rester, mais c'est sa première réaction, a soutenu la ministre. «Il va réfléchir au cours du week-end. Il va analyser s'il peut être directeur général de la SODEC.» Elle a rappelé qu'il devra bientôt faire face à son conseil d'administration

«J'avais demandé à M. Prono¬vost de regarder toutes les dépenses du bureau de Paris, de retourner toutes les pierres. Il est revenu en me disant qu'il n'avait pas de réponses aux questions. Il m'a dit: "Que fait-on, maintenant?" Je lui ai dit qu'on irait au vérificateur général», a expliqué Mme St-Pierre. Elle rappelle que, au moment où Line Beauchamp, alors titulaire de la Culture, avait nommé son ancien collègue de Pro-Est à la SODEC, «la nomination avait été très bien accueillie».

Une visite remarquée de Denis Coderre

Réunis en conseil général, hier, les 700 militants du PLQ ont eu droit à de la visite rare. Vendredi, Justin Trudeau, député et fils du défunt premier ministre, est passé serrer quelques mains. Hier, c'était au tour de l'organisateur de Michael Ignatieff au Québec, Denis Coderre, de venir saluer les militants de Jean Charest. «Je suis membre du PLQ. Cela fait bien longtemps qu'on n'était pas venu, au moins trois ans. On aurait dû le faire plus souvent», a observé M. Coderre.

Studieux, les libéraux ont adopté une longue résolution pour faire du Québec «la plus importante puissance mondiale d'énergies propres et renouvelables». Un invité de renom, Christoph Frei, secrétaire général du Conseil mondial de l'énergie, est venu louer les efforts du Québec dans ce secteur. Selon lui, le Québec jouit d'un avantage important: sa capacité de stocker l'énergie renouvelable - l'eau qu'on peut accumuler dans les barrages. Aussi, le Québec s'est doté de lois et de règlements «innovateurs» ainsi que de mesures incitatives «uniques» pour accroître l'efficacité énergétique, a observé M. Frei, dont l'organisme regroupe 90 pays. M. Frei a aussi loué le Fonds vert: «Beaucoup de choses qui se font ici montrent l'exemple.»

Les militants ont également voté pour que la TVQ ne s'applique plus sur la TPS quand Québec haussera sa taxe de vente, en 2011.

Le congrès a eu d'autres visiteurs, imprévus ceux-là: plus d'un millier de motocyclistes sont venus protester contre le coût élevé des primes de la Société de l'assurance automobile. «En Ontario, un motocycliste de 21 ans, paye plus de 13 000 $ d'assurances. Au Québec, c'est 571$ pour une moto sport», a soutenu Julie Boulet, responsable des Transports. La moto est une catégorie qui ne s'autofinance pas, a-t-elle soutenu. «Même au terme de trois ans d'augmentations, les motocyclistes ne paieront que 60 % des coûts qu'ils représentent pour le régime.» Les motocyclistes de l'opération Escargot ont toutefois dû attendre la fermeture du centre commercial voisin avant de bloquer la circulation. Pour Éric Lessard, leur porte-parole, la SAAQ exerce une discrimination en ciblant un type de véhicule plutôt que les conducteurs à risque.