Alors que le rapport de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnable a été déposé il y a un an, le gouvernement n'a rien fait depuis pour faciliter l'intégration des personnes immigrantes, accuse le parti Québec Solidaire.

«Le gouvernement a extrêmement peur d'avancer dans ce dossier. Il a fait un peu de saupoudrage d'argent. Mais aucune mesure réelle n'a été prise pour diminuer le taux de chômage des immigrants. Pourtant, la situation est loin d'être rose», affirme la porte-parole du parti, Françoise David.

Québec Solidaire rappelle que 30% des immigrants maghrébins en âge de travailler sont sur le chômage, alors que seulement 7% des Québécois d'origine le sont. «Pourtant, 68% des immigrants arabes ont des diplômes d'études post-secondaires!» dit Mme David. Même constat chez les Haïtiens, qui sont 20% à être sans-emploi.

«Les immigrants sont aussi surreprésentés dans les emplois mal payés. Beaucoup de professionnels se retrouvent avec des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés, affirme Mme David. Des mesures d'urgence s'imposent!»

Selon Québec Solidaire, le gouvernement doit accélérer l'équivalence des diplômes et des expériences de travail acquises à l'étranger. «Car présentement, faire reconnaître ses compétences est un parcours du combattant», affirme la directrice du Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail, Nathalie Goulet.

Québec Solidaire croit aussi que le gouvernement doit augmenter l'embauche d'immigrants dans la fonction publique et mettre en branle une campagne sérieuse contre le racisme à l'embauche.

Le directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Stephan Reichhold, croit lui aussi que Québec doit agir. «Malgré les mesures annoncées, on ne sent aucun redressement sur le terrain par rapport à l'intégration à l'emploi des immigrants, dit-il. On rencontre toujours les mêmes barrières qu'il y a trois ans.»

Chaque année, le Québec accueille 45 000 nouveaux arrivants. Pour Mme David, la province se doit d'aider ces personnes à se trouver du travail. Mme David ne croit pas que la crise économique actuelle soit une raison valable pour ne pas venir en aide aux immigrants. «Oui il y a une crise au Québec. Mais eux (les immigrants) sont en crise depuis des années! Ça ne bouge pas!» lance-t-elle.