La chef du Parti québécois, Pauline Marois, et son conjoint, Claude Blanchet, mettent en vente leur manoir de l'Île-Bizard, «une très élégante propriété aux accents de villa française». Le prix demandé s'élève à 8 millions de dollars. Trois acheteurs sérieux s'intéressent à la luxueuse résidence.

Le couple Marois-Blanchet veut s'établir dans Charlevoix, la circonscription de la chef péquiste, a expliqué hier le directeur des communications du PQ, Pascal Monette.«Les quatre enfants sont partis de la maison, et c'est plus pratique pour Mme Marois d'habiter dans Charlevoix», a-t-il ajouté. D'ici à la fin de 2010, le couple compte faire construire une demeure à Saint-Irénée, où il possède des terrains près du fleuve. Il a déjà un chalet, modeste, dans ce secteur.

Pauline Marois a décliné la demande d'entrevue de La Presse, comme celles d'autres médias nationaux. «C'était devenu un casse-tête» d'habiter à l'Île-Bizard, a-t-elle confié à L'Autre Voix, un journal de sa circonscription. La maison à Saint-Irénée «sera moins grande que celle de l'Île-Bizard».

Une «somptueuse résidence»

Le manoir, que le couple a baptisé La Closerie, fait l'objet d'une annonce sur le web (no MLS 8 194 993) qui se lit ainsi: «Véritable havre de paix, cette très élégante propriété aux accents de villa française est située sur un immense domaine en bordure d'une rivière.»

«Une remarquable toiture de cuivre, des revêtements constitués de pierres des champs locales et une abondante fenestration confèrent à cette demeure un charme très particulier», poursuit-on.

La somptueuse résidence de trois étages a une superficie habitable de 12 000 pieds carrés. Elle compte huit chambres et sept salles de bain.

Selon le rôle d'évaluation foncière, le bâtiment construit en 1994 et le terrain, dont le propriétaire principal est Claude Blanchet, valent 2,8 millions de dollars.

Trois acheteurs intéressés

Trois acheteurs sérieux se sont manifestés jusqu'à maintenant, a indiqué à La Presse Cyrille Girard, agent immobilier de Sotheby's qui est chargé de la vente. Il s'agit d'un résidant de la ville de Québec, d'un consultant de Montréal et d'un couple d'Européens (un Français et une Italienne). M. Girard dit avoir reçu plusieurs demandes d'information par internet et des appels depuis la mise en vente de La Closerie vendredi dernier. Il souligne que les personnes capables de payer un tel prix pour une maison forment moins de 1% de la population. «Je ne serais pas surpris que des joueurs de hockey s'intéressent à la propriété», a-t-il ajouté. Les nouveaux membres du Canadien, comme Scott Gomez et Brian Gionta, sont peut-être à la recherche d'une demeure...

Poursuite contre The Gazette

La Closerie avait fait les manchettes à l'automne 2007 alors que Pauline Marois, chef du PQ depuis quelques mois seulement, briguait les suffrages dans Charlevoix. Le quotidien montréalais The Gazette avait fait des allégations sur la manière dont le couple avait obtenu l'autorisation de s'établir sur une terre agricole de quelque 16 hectares en 1992. La chef péquiste avait nié qu'il y ait eu irrégularité ou trafic d'influence, allant jusqu'à inviter les journalistes à visiter une partie de son domaine.

Le couple Marois-Blanchet a intenté une poursuite contre The Gazette. Il réclame 2 millions de dollars en dommages moraux et exemplaires.

Pauline Marois a toujours refusé de recevoir les journalistes à son manoir. «Parce que c'est une grande maison et que je vais encore me faire écoeurer», avait-elle expliqué à La Presse en mai 2007. La chef péquiste conservera un pied-à-terre à Montréal.