Les syndicats ont réagi différemment, lundi, aux propositions des jeunes libéraux d'augmenter les tarifs des services publics.

La CSN veut que le gouvernement détermine les besoins sociaux de la population en santé, en éducation et en développement économique avant d'envisager l'augmentation des tarifs des services publics. De son côté, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) refuse de suivre les jeunes libéraux.

Le trésorier de la CSN, Pierre Patry, a affirmé, lundi, que le financement des places en centre d'hébergement ou de l'éducation postsecondaire, notamment, n'était pas suffisant en ce moment.

M. Patry a en outre déploré que les jeunes libéraux ne proposent d'augmenter les revenus du Québec qu'en haussant les tarifs des services publics. Selon lui, d'autres possibilités, telles que la fiscalité, doivent aussi êtres étudiées.

Au dire du syndicaliste, la CSN n'est pas opposée à l'augmentation des tarifs, mais à condition d'avoir l'assurance qu'il y aura, en retour, des services publics de qualité.

M. Patry a aussi dit que la CSN n'était pas opposée à l'augmentation de la TVQ d'un autre point de pourcentage, pour occuper totalement le champ fiscal abandonné par Ottawa, après la baisse de la TPS de 7 pour cent à 5 pour cent.

Selon lui, Québec pourrait accroître ses revenus annuels de plus d'un milliard de dollars pour chaque augmentation d'un point de pourcentage de la TVQ.

Le SISP a mis en garde le premier ministre Jean Charest de se laisser séduire «par la pensée magique des jeunes libéraux», notamment à propos de l'installation de postes de péage sur toutes les autoroutes afin de financer les dépenses publiques.

«Il faut s'attendre à ce que ceux qui ont un revenu modeste utilisent des routes alternatives alors que les plus nantis continuent de rouler sur les autoroutes, créant ainsi, sans jeu de mots, un système routier à deux vitesses, soutient la porte-parole du SISP Lucie Martineau. Ce concept d'utilisateur-payeur contribue aussi à accentuer la concentration du développement économique dans les grands centres au détriment des régions, en accroissant les voies de communication.»

Pour le SISP, la tarification ne peut servir de moyen pour renflouer les revenus de l'État car trop de programmes gouvernementaux ont des composantes à caractère social pour en faire de simples biens à facturer à l'utilisateur.

Afin de pallier les difficultés de financement des services publics, le SISP suggère plutôt de mettre en ouvre des mesures «vigoureuses» pour contrer l'évasion fiscale, ce problème majeur qui prive l'État de revenus très importants. Le SISP demande au gouvernement libéral de suivre l'exemple des leaders mondiaux afin de récupérer les sommes astronomiques qui échappent au fisc, de l'argent qui devrait être réinvesti dans le maintien et l'amélioration des services à la population.