Ni la crise économique ni les bourdes de ses ministres ne sont venues porter ombrage à la popularité de Jean Charest au cours de la période estivale. Un nombre croissant de Québécois s'est dit satisfait du gouvernement provincial dans un sondage CROP-La Presse. Sur la scène fédérale, le Parti libéral du Canada a connu un été moins clément, perdant des appuis au profit du Parti conservateur.

La saison estivale a profité aux libéraux, révèle un sondage CROP-La Presse. La cote de popularité de Jean Charest atteint un sommet, alors que celle de Pauline Marois chute encore. Le taux de satisfaction du gouvernement est en hausse, tout comme les intentions de vote en faveur du Parti libéral.Malgré la crise économique, «les Québécois font la part des choses et voient bien qu'au Québec on s'en tire mieux qu'ailleurs», a affirmé à La Presse, hier, un Jean Charest tout sourire. Il venait de prendre connaissance de quelques résultats publiés sur Cyberpresse. Le coup de sonde tombe alors que les députés libéraux sont réunis à Saint-Hyacinthe afin de préparer la rentrée parlementaire.

Le sondage, réalisé auprès de 1003 Québécois du 13 au 23 août, est tout à son avantage. À la question «Quel leader politique ferait le meilleur premier ministre?», 48% des 1003 Québécois interrogés ont répondu Jean Charest. C'est 14 points de plus que Pauline Marois (34%).

Depuis deux ans, à compter de l'arrivée de Mme Marois à la tête du Parti québécois, «la cote de Jean Charest n'a jamais été aussi bonne», a souligné le vice-président de CROP, Claude Gauthier.

En avril, la cote de popularité de Pauline Marois dépassait de peu celle de Jean Charest (40% comparativement à 39%). Un mois plus tard, les deux chefs étaient à égalité (38%). Le premier ministre a supplanté la chef péquiste dans le coeur des Québécois en juin (43% contre 36%). Il a doublé son avance depuis.

La défaite du PQ aux élections partielles de Rivière-du-Loup et le départ de François Legault peuvent expliquer la baisse de popularité de Mme Marois. Quant à Jean Charest, aucun nuage n'a assombri son été. Le retour à l'ère des déficits ne semble pas avoir nui à son image.

«C'est un premier ministre téflon», a lancé Claude Gauthier. «Les erreurs et les bourdes de ses ministres», comme celles du ministre de la Santé Yves Bolduc dans le dossier des avortements, «ne l'atteignent pas, ne déteignent pas sur lui». Jean Charest est également demeuré discret tout l'été, a observé M. Gauthier. «Ç'a été une saison assez calme, et il en bénéficie.»

Impact des hausses de tarifs inconnu

Le vice-président de CROP a noté que «ça prend un certain temps avant que l'on connaisse les impacts concrets» de la crise économique sur les finances publiques. Les hausses de tarifs annoncées dans le dernier budget - une mesure impopulaire - ne se sont pas encore concrétisées.

Cinquante et un pour cent des Québécois se disent plutôt (44%) ou très satisfaits (7%) du gouvernement. C'est une hausse de sept points depuis juin. La dernière fois que le taux de satisfaction a été aussi élevé, c'était en janvier, avant l'annonce d'un déficit budgétaire. Il est rare que ce taux dépasse 50%. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2003, le gouvernement Charest n'a franchi ce seuil qu'au début de 2008, alors qu'il était minoritaire. Il y a un an, il avait même atteint un sommet (61%).

Le Parti libéral caracole en tête des intentions de vote. Après la répartition des 16% d'indécis, il recueille 44%, une hausse de deux points depuis juin, au moment où il avait repris les devants sur le PQ. L'appui à la formation de Pauline Marois a fondu, passant de 37% à 33%. L'ADQ, qui élira son prochain chef le 18 octobre, est toujours au fond du baril et ne récolte que 8%. Il se retrouve à égalité avec Québec solidaire. Le Parti vert n'est pas loin derrière, à 7%.

Les libéraux chauffent les péquistes chez les francophones (37% par rapport à 39%). Le PQ a perdu quatre points au profit du PLQ depuis le début de l'été. L'appui à la souveraineté ne s'élève qu'à 35%. Il atteignait 37% en juin et 42% en mai.