Le comité national des jeunes du Parti québécois distribuera gratuitement des cartes de membre du parti dans les écoles cet automne.

Prenant connaissance de cette initiative, le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Claude Béchard, a affirmé qu'elle démontrait tout le désarroi de la chef Pauline Marois et les difficultés de recrutement du parti.

«Il n'y a tellement plus personne qui la suit (Mme Marois), que pour avoir du monde dans la salle, il faut qu'elle donne ses cartes. Cela démontre que ça ne prend plus, que les idées ne sont pas là», a raillé le ministre, au cours d'un impromptu de presse plus tôt cette semaine.

«Il y a un vide au niveau politique au Parti québécois, et au niveau des idées à saveur économiques, surtout avec le départ de François Legault», a poursuivi le ministre, selon qui il faut «manquer de courage» pour accorder une adhésion gratuite à un parti politique.

Les partis politiques fédéraux et provinciaux demandent généralement une contribution de 5 $ pour l'obtention d'une carte de membre.

Le vice-président aux affaires politiques du comité national des jeunes du Parti québécois, Alexandre Thériault-Marois, a bondi lorsqu'il a pris connaissance des propos du ministre, les qualifiant de «cheaps».

Selon lui, cette initiative permettra d'intéresser plus de jeunes à la politique et de contrer notamment le faible taux de participation aux élections.

«Les propos du ministre témoignent de son attitude à l'égard de l'implication politique des jeunes. C'est du dénigrement, on prend ça à la légère», a-t-il commenté, en entrevue à La Presse Canadienne.

«Des idées on en a. Ce qui est vrai par contre, c'est que nous voulons les enrichir. La commission jeunesse du Parti libéral, lorsque vient le temps d'organiser son congrès annuel, ce qu'ils font, c'est qu'ils paient des caisses de bière et un week-end toutes dépenses payées pour aller faire le party dans un cégep», a répliqué M. Thériault-Marois.

Il a aussi expliqué que la façon de faire des jeunes péquistes permettra de contourner le fait que plusieurs établissements d'éducation postsecondaire interdisent maintenant aux partis politiques de vendre des cartes de membre dans leurs murs.

Cette opération dans les écoles se poursuivra jusqu'à la mi-octobre.

Si le parti juge qu'elle donne des résultats satisfaisants, elle pourrait toutefois être prolongée.

Par ailleurs, au bureau du Directeur général des élections, le porte-parole Denis Dion a indiqué que cette initiative n'enfreint aucune règle.