Un TGV Québec-Windsor qui n'inclurait pas la ville de Québec dès le départ serait «une grave erreur», prévient le premier ministre du Québec Jean Charest.

Le premier ministre n'apprécie pas l'idée du chef libéral fédéral Michael Ignatieff de promouvoir le projet de train à grande vitesse en deux étapes, en privilégiant d'abord le corridor Montréal-Toronto, pour ensuite le prolonger vers Québec et vers Windsor.

Il s'agirait là d'un futur engagement électoral du Parti libéral du Canada, qui précise cependant que le projet dépendrait de l'état des finances publiques sous un éventuel gouvernement libéral fédéral.

Le concept d'un train à grande vitesse dans le corridor Québec-Windsor est un projet que caressent depuis des années le premier ministre Charest et son homologue ontarien Dalton McGuinty.

«Il y a une chose qui m'a déçu dans ce que j'ai lu et j'espère que c'est faux: une approche qui limiterait le corridor à Montréal et Toronto, ça, ce serait une grave erreur. Et du point de vue québécois, c'est inacceptable», s'est exclamé lundi le premier ministre Charest, qui donnait une conférence de presse à Montréal sur les changements climatiques.

Quant à la nuance qui est apportée à l'engagement libéral, soit de tenir compte de l'état des finances publiques du gouvernement canadien, le premier ministre Charest estime que «depuis le temps qu'on en parle, un projet comme celui-là se réalise sur une longue période de temps. Et s'il y a une chose que je retiens, c'est que c'est encore plus pertinent aujourd'hui, dans le contexte des changements climatiques, mais également avec la surcharge de voitures et de camions sur nos routes. Alors si le projet était bon dans les années 1990, il est encore meilleur aujourd'hui.»

M. Charest croit que si l'on n'inclut pas dès le départ la ville de Québec dans le projet de TGV, on ne l'inclura jamais. Il ne veut donc pas de ces deux étapes et croit que le corridor doit être conçu tel quel, de façon continue et dans son ensemble.

«Nous voulons, nous insistons pour que le trajet se fasse de Québec à Montréal, ensuite de Montréal à Toronto. Parce que si on ne le fait pas au départ avec Québec, les chances que ça se fasse un jour sont à peu près nulles», a-t-il dit.

«Il faut absolument, le gouvernement du Québec en fait une question de principe: le train rapide, ça part de la ville de Québec, notre capitale nationale», a martelé M. Charest.

Le premier ministre a quand même manifesté sa satisfaction de voir ce projet de transport collectif revenir au menu.

«J'y vois un signal qui est très positif, dans la mesure où un parti politique au niveau fédéral s'y intéresse sérieusement. Alors ça, ça nous encourage», a-t-il dit.