Le gouvernement Charest avait fait toutes les vérifications nécessaires depuis un bon moment. Aucun ministre ou député n'est allé sur le somptueux yatch de Tony Accurso, l'important entrepreneur montréalais, soutient le ministre Claude Béchard.

Plus tôt dans une période de questions houleuse, la chef intérimaire de l'ADQ, Sylvie Roy avait réclamé les noms des «trois ministres du gouvernement qui sont allés sur le bateau de Tony Accurso». Mise au défi par Jean Charest, elle n'a pu identifier les membres du gouvernement qui se seraient retrouvés sur le bateau de l'entrepreneur plongé dans la controverse depuis le printemps.

En point de presse, le ministre Claude Béchard a précisé que le gouvernement avait vérifié auprès de tous les élus libéraux; aucun n'est allé sur le fameux bateau. «C'est assez le beurrage ! Assez de salir tout le monde !» a-t-il soutenu.

Pour lui, le nouveau chef de l'ADQ, Gilles Taillon doit demander à la députée de Lotbinière de quitter son poste de chef parlementaire après une telle bévue. Les interventions de l'opposition péquiste comme adéquiste des derniers jours n'ont fait que semer des doutes sur toute la classe politique et sont sans fondement, insiste-t-il.

Plus tôt à l'Assemblée le premier ministre Charest avait accusé l'adéquiste de «salir la réputation de tous les membres du gouvernement» et exigé qu'elle se rétracte.

Il avait indiqué que Québec n'écartait pas l'idée «d'aller plus loin» et de lancer une enquête sur l'industrie de la construction, mais, a-t-il insisté, le gouvernement pense toujours qu'il vaut mieux «privilégier» la voie de l'enquête policière. Ces enquêtes sont amorcées depuis un bon moment, «nous poursuivrons cet effort» a-t-il rappelé.

Pendant ce temps à Montréal, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, a de nouveau réclamé la tenue d'une enquête publique pour faire toute la lumière sur les allégations de collusion entre le monde de la construction et les élus municipaux.