Pendant plus de 25 ans, il a été la voix de l'information à la radio de Radio Canada. Une sorte de Bernard Derome pour les auditeurs de la première chaine.

À la retraite depuis quatre mois, Raymond Archambault a surpris bien des gens samedi, en appuyant publiquement le Parti Québécois.

«C'est le seul des partis politiques qui peut encore remettre la souveraineté sur les rails», a expliqué sans détour l'ex-journaliste, toujours affable et pausé dans un entretien à Cyberpresse. «Le Parti québécois sera l'instrument sur lequel il faudra faire pression pour obtenir le troisième tir de canon... un troisième référendum. Les Québécois vont le réclamer ce référendum», laisse tomber l'ex-journaliste.

Il fait pleinement confiance au leadership de Pauline Marois. «J'ai la conviction qu'elle est capable d'amener le parti aux élections et au-delà», résume-t-il.

Il y a quelques semaines, il a indiqué aux dirigeants du PQ «être ouvert à une collaboration... je ne savais pas à quel niveau, mais je voulais donner un coup de main, m'impliquer». Devant le colloque sur l'identité culturelle du PQ, devant les 500 délégués réunis, M. Archambault s'est retrouvé sur la scène, comme animateur de la plénière. Certains de ses anciens patrons étaient au courant de ses intentions depuis quelques jours, «et je n'ai eu aucune pression», explique le nouveau militant péquiste. «Ce sont des gens qui respectent les opinions» résume-t-il.

Devant les militants, il a rappelé l'une de ses premières affectations à la radio de Radio-Canada, Le 5 novembre 1981, à l'issue de la conférence constitutionnelle à Ottawa, le Québec allait se trouver isolé. La veille dans le chassé croisé des points de presse, M. Archambault se souvient bien clairement que Pierre Trudeau, après avoir quitté la meute des journalistes, avait soutenu en aparté à un collaborateur, «the chicken is in the basket», l'isolement du Québec était inévitable. «J'étais tout près de lui. Je m'en souviens très clairement. Cela fait encore mal» confie M. Archambault.

Vendredi, en marge d'une répétition du colloque péquiste, M. Archambault a signé sa première carte du PQ.

Il a été pendant 27 ans la voix du radio journal de Radio-Canada le matin. Il a été à l'emploi de la société d'État pendant 32 ans au total. «Je faisais un travail de journaliste. J'avais un devoir de neutralité, je pense que je m'en suis acquitté correctement», explique-t-il. Avec la retraite cette obligation de réserve tombait.

Il reste bien vague quand on lui demande s'il compte se présenter éventuellement dans un comté. «On m'a posé la question mais la réflexion commence à peine. Je suis conscient de mon âge, j'ai 62 ans. J'aurai 65 aux élections. On peut parler de Mitterrand ou de Charles de Gaule mais je me demande si j'ai cette énergie et la santé nécessaire» résume-t-il.