Devant la brochette de nominations d'ex-employés politiques dans la haute fonction publique, la députée péquiste Agnès Maltais accuse le gouvernement Charest d'avoir déjà une attitude de «fin de mandat».

«Une telle quantité de nomination basées sur la partisanerie, cela se voit habituellement dans la deuxième moitié d'un dernier mandat. Je suis surprise que cela apparaisse dès maintenant dans le mandat», a déclaré Mme Maltais, critique de son parti dans ce dossier. Lundi, pour son ultime réunion avant la fin de 2009, le Conseil des ministres avait donné le feu vert à une demi-douzaine de nominations à des postes de sous-ministres et de sous-ministres adjoints - des salaires annuels variant entre 110 000$ et 150 000$ environ.

 

«On assiste à une prise de contrôle de la machine administrative, et le gouvernement se prive volontairement de ressources importantes» souligne Mme Maltais.

«Les postes de sous-ministre et de sous-ministre adjoint sont normalement comblés par des gens qui connaissent l'intérieur du ministère, de la fonction publique. C'est un répondant du ministre qui doit l'aider à comprendre la machine.» À voir les nominations faites par le gouvernement Charest, «pas étonnant qu'il commette autant d'erreurs», a dit la députée de Taschereau.

Au nom de l'Action démocratique du Québec, François Bonnardel, député de Shefford, a dit pour sa part: «Après une année de régime libéral entachée par les allégations de collusion et de favoritisme, c'est un peu révoltant de voir qu'on récompense ainsi les amis du régime.»

«Ç'a été une année de grande noirceur pour le Québec, et ces nominations ne feront qu'augmenter le cynisme de la population à l'égard de la politique», a ajouté M. Bonnardel.

Au-delà des allégeances partisanes, il faut aussi s'interroger sur les compétences des gens «quand on sait qu'une fois dans la fonction publique, c'est une job à vie», a rappelé l'adéquiste.