Le gouvernement Charest a exclu d'importants groupes de jeunes de sa «rencontre économique» lancée hier soir à Lévis. Il a donné des prétextes «douteux» pour justifier sa décision, ont-ils dénoncé.

Le premier ministre Jean Charest, qui a conservé pour lui-même la responsabilité des dossiers jeunesse depuis son arrivée au pouvoir en 2003, n'a invité ni les fédérations étudiantes (FEUQ et FECQ) ni Force jeunesse, un regroupement de jeunes travailleurs.

 

«Je n'arrive pas à comprendre qu'on va parler de l'avenir économique du Québec et que les principaux intéressés, les jeunes, ne seront pas présents», a affirmé à La Presse, hier, le président de Force jeunesse, Jonathan Plamondon.

Les groupes jeunesse ont essuyé un refus du gouvernement Charest lorsqu'ils ont tenté d'obtenir un ticket d'entrée pour la rencontre économique. «On nous a dit que la rencontre était destinée seulement aux trois comités de veille qui ont été institués dans le cadre de la crise économique», a dit M. Plamondon.

Ce motif est pourtant faux. En plus des membres de la Commission des partenaires du marché du travail, du Conseil des partenaires économiques et du Groupe des décideurs financiers, les municipalités, les communautés autochtones, le Parti québécois et l'Action démocratique du Québec - par exemple - ont été invités.

Québec a avancé une autre raison. «On nous a dit qu'il n'y avait pas assez de place, physiquement, pour nous accueillir, a affirmé le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Jean Grenier. On demandait à avoir un représentant pour aller présenter notre point de vue, et c'est tout. Tout ça est douteux.»

Selon le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Xavier Lefebvre-Boucher, le gouvernement Charest s'est contenté d'inviter «le patronat, les amis du parti, et quelques syndicats pour la forme» afin de «donner l'impression de consulter la population». La FECQ aurait dû avoir une place à la table car elle «est quand même un acteur important qui représente ceux qui feront l'avenir de l'économie du Québec».

«Comme jeunes, c'est nous qui aurons à vivre avec les décisions économiques qui seront prises maintenant, a souligné Jean Grenier. Ça aurait été intéressant de donner notre point de vue.»

Même la Commission jeunesse du Parti libéral s'est plainte la semaine dernière de ne pas avoir été invitée. «On a essayé d'avoir une table représentative. On ne peut accueillir tout le monde», a réagi l'attaché de presse du premier ministre Charest, Hugo D'Amours.

Les membres de la Commission des partenaires du marché du travail, le Réseau des carrefours jeunesse-emploi et le Regroupement des jeunes chambres de commerce auront leur représentant à la rencontre économique.