Le refus de tenir une enquête publique sur la construction, l'atmosphère de suspicion des derniers mois autour de l'attribution des contrats d'infrastructures, les doutes sur l'étanchéité de la loi sur le financement des partis politiques... Aucune de ces controverses n'a égratigné le gouvernement Charest.

La satisfaction des Québécois à l'endroit du gouvernement Charest n'a pas bougé depuis le mois d'octobre dernier, constate CROP dans une enquête menée pour La Presse auprès de 1000 personnes du 14 au 24 janvier derniers. À la fin du mois d'octobre 2009, 45% des gens se disaient satisfaits du gouvernement; ils sont 46% actuellement. Inversement, 50% des répondants se rangent chez les insatisfaits, 1% de moins qu'en octobre. La marge d'erreur du sondage fait qu'un changement doit être supérieur à trois points de pourcentage pour être «significatif».

 

Du point de vue des intentions de vote, les mouvements sont aussi homéopathiques. L'appui au PLQ passe de 39 à 40% tandis que le PQ recule de 40 à 38%, une fois répartis proportionnellement les 22% d'indécis.

Pour Maialène Wilkins, analyste de CROP, il est clair que, du point de vue de l'opinion publique, il ne s'est rien passé sur la scène politique provinciale depuis l'automne dernier. Le fait que l'enquête ait été tenue durant la crise en Haïti n'a pas d'impact, selon elle.

Chez les francophones, le PQ conserve une forte avance sur les libéraux, avec 45% d'appuis contre 33% au PLQ. Ces 12 points laissent entrevoir une victoire péquiste si des élections avaient eu lieu cette semaine, mais rien n'est joué compte tenu du temps qu'il reste au mandat libéral.

Car en dépit de cette popularité chez les francophones, Pauline Marois ne parvient pas à se démarquer: 32% des gens pensent qu'elle ferait le meilleur premier ministre, soit, à deux points près, le même score depuis le mois d'août 2009. Jean Charest piétine aussi depuis l'été dernier, mais à 43%, neuf points de mieux que la chef péquiste.

Du point de vue des intentions de vote, l'arrivée de Gérard Deltell à la tête de l'ADQ n'a pas suscité de vague de fond, «mais ces choses prennent plus que deux mois» prévient Mme Wilkins.

L'ADQ aurait récolté 6% des suffrages cette semaine, deux points de moins qu'en octobre 2009. L'ancien parti de Mario Dumont a désormais deux points de moins que Québec solidaire et le Parti vert, tous deux à 8%, mais l'écart est trop mince pour être scientifiquement significatif, précise CROP.