Le gouvernement Charest s'est attiré des critiques hier dans la capitale fédérale après qu'il fut révélé qu'il organisait une sorte de mission commerciale à Edmonton, le mois prochain, afin d'aider les gens d'affaires du Québec à «saisir les occasions d'affaires» liées à l'exploitation des sables bitumineux.

Cette nouvelle a provoqué d'autant plus de stupéfaction que Jean Charest avait critiqué, au mois de décembre, les efforts du gouvernement Harper en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il avait notamment dénoncé son désir de protéger les retombées économiques liées à l'exploitation des sables bitumineux.

 

Le Devoir a rapporté hier que le ministère québécois du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation offre de l'aide financière aux entreprises désireuses de participer à la mission. Hier, le Bloc québécois et le NPD ont dit mal comprendre la logique du gouvernement Charest. Les conservateurs ont pour leur part affirmé que «les masques sont tombés».

Le critique bloquiste en matière de finances, Daniel Paillé, a déclaré que cette mission va à l'encontre du discours environnemental que tient le gouvernement Charest depuis des mois. «En période de restrictions budgétaires, il me semble que j'aurais fait d'autre chose avec cet argent. Il y a une contradiction dans ce geste. Je pense que c'est un bel exemple que la main gauche ne sait pas ce que la main droite fait», a dit M. Paillé.

Pour sa part, la ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, a salué les entreprises québécoises désireuses de profiter de l'exploitation des sables bitumineux en Alberta.