La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, fait volte-face et annule l'appel d'offres qui visait à confier au secteur privé la correction des examens de français des élèves de la cinquième secondaire.

La semaine dernière, la ministre disait devoir recourir au privé pour augmenter l'efficacité du processus. On jugeait qu'il était devenu trop lourd d'embaucher 150 personnes dans un court laps de temps.

Or, lundi, en fin de journée, la direction des communications a expliqué qu'on s'est rendu compte au ministère qu'il n'y avait pas d'économie à faire en procédant de la sorte, se rangeant ainsi aux arguments invoqués par le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

De plus, la date limite pour déposer les offres était le 23 février et seulement deux soumissions ont été présentées. Elles n'étaient pas conformes aux exigences du ministère.

On a donc décidé de conserver la façon de faire habituelle.

Le SPGQ avait appris vendredi, de la bouche de la sous-ministre de l'Éducation, Christiane Barbe, que la ministre allait battre en retraite dans ce dossier.

La semaine dernière, le président du SPGQ, Gilles Dusseault, avait convoqué les médias pour dénoncer ce qu'il qualifiait de gaspillage de fonds publics.

Le syndicat avait calculé que le contrat prévu coûterait aux contribuables quelque 5 millions $ pour les trois prochaines années, au lieu de 4 millions $, si le travail avait été fait au sein de la fonction publique comme par le passé.

Lundi, M. Dusseault criait victoire. «C'est une belle victoire pour les finances publiques», a-t-il dit, lors d'un entretien téléphonique.

Selon lui, le but poursuivi par Québec était de réduire à tout prix la taille de la fonction publique.

Ainsi, quelque 150 employés occasionnels du ministère vont pouvoir conserver leur emploi, durant une cinquantaine de jours.