Le député indépendant Eric Caire a lancé jeudi un appel aux personnalités les plus en vue de la droite afin de créer un nouveau parti qui supplanterait l'Action démocratique.

Même s'il avoue n'avoir contacté aucun d'entre eux, M. Caire attend un signal des anciens ministres péquistes Joseph Facal, François Legault, Jacques Brassard et du banquier Jacques Ménard pour conclure une nouvelle alliance politique «résolument de centre droit».

L'entrée en scène de ces figures connues et hautement médiatisées donnerait une assise crédible à la nouvelle coalition politique en plus d'avoir l'effet «d'une bombe» sur l'échiquier politique québécois, a soulevé le député de La Peltrie, en conférence de presse à l'Assemblée nationale.

«Ce serait bien plein dans les lignes pour devenir membre de ce parti-là, ce serait bien plein dans les comtés pour former des associations de comté, ce serait bien plein, le «line-up» de candidats serait bien plein. Il y a un appétit pour ça, il y a une volonté pour ça», a-t-il avancé.

Le divorce est consommé entre l'ex-député adéquiste et l'ADQ qui à ses yeux, n'est plus le point de convergence de la droite au Québec.

Ni Gérard Deltell, ni Mario Dumont avant lui, ne sont parvenus à attirer dans le giron du parti de grosses pointures comme celles citées plus haut, a relaté M. Caire.

«Je vais peser mes mots, parce que je ne pense pas que ce soit le propre de Gérard Deltell. Je veux dire, Mario Dumont n'a pas attiré ces gens-là non plus. Est-ce que c'est parce que l'ADQ représente quelque chose qui ne clique pas?», a demandé M. Caire, qui était accompagné de son allié, l'ex-adéquiste et député indépendant de Chutes-de-la-Chaudière, Marc Picard.

L'ex-candidat à la direction de l'ADQ estime que le temps est venu de mettre de côté la question nationale «qui ne va nulle part» au profit d'une alliance politique basée sur les «valeurs fondamentales».

«Si nous brisons les alignements constitutionnels, si les alignements se font sur l'axe gauche-droite, qu'est-ce qui empêche un Joseph Facal et un Eric Caire de travailler ensemble avec un Marc Picard et un François Legault?», a-t-il fait valoir.

Au cours de la conférence de presse, MM. Caire et Picard ont présenté leur vision de la gestion des finances publiques dans un «manifeste» intitulé «Le Québec noir sur blanc».

Le document d'une quarantaine de pages recense des éléments connus du programme adéquiste et des orientations développées par les «lucides». On y retrouve des passages sur la réduction de la taille de l'Etat, la diminution du fardeau fiscal, le rôle accru du secteur privé dans le système de santé, l'accroissement de la productivité et le pouvoir syndical.

«Si on veut susciter de l'intérêt, bien encore faut-il qu'on mette des choses sur la table», a dit M. Caire, espérant que le manifeste incitera des «lucides» à monter dans le train de la politique.