Malgré un déficit de 4,7 milliards $ et une dette publique qui grimpe en flèche, le Parti québécois souhaite un budget sans douleur pour les contribuables.

L'opposition officielle a exhorté vendredi le ministre des Finances, Raymond Bachand, à faire le ménage dans la gestion des services publics avant de fouiller davantage dans les poches des Québécois.

«Les Québécois ne demandent pas que nous haussions les revenus», a prévenu le porte-parole de l'opposition péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau.

«Ils ne demandent pas qu'on hausse les impôts, les taxes, la TVQ et ainsi de suite. Les Québécois demandent qu'on contrôle mieux les dépenses. Et moi, je ne vais certainement pas cautionner des hausses de revenus», a-t-il ajouté.

De surcroît, pour éviter une diminution des paiements de péréquation versés par Ottawa au Québec, le Parti québécois s'oppose catégoriquement à une éventuelle augmentation des tarifs d'électricité.

Depuis 2007, en vertu du changement au calcul de la péréquation, «pour chaque dollar supplémentaire que nous engrangeons, que ce soit par des hausses de tarifs d'électricité ou encore par des ventes d'électricité en exportation, il y a la moitié, donc, 0,50 $ qui s'en va au gouvernement fédéral à travers une baisse de nos paiements de péréquation», a évoqué le député.

Le temps n'est pas venu de refiler de nouvelles factures aux contribuables, a martelé M. Marceau. Le ministre Bachand doit d'abord s'atteler à la tâche de mieux contrôler les dépenses publiques, a-t-il dit.

Par exemple, une gestion plus serrée des réseaux - reddition de comptes, contrats de performance, mesures de performance - permettrait à l'Etat, selon lui, d'offrir des services à bien meilleur coût.

«Il faut que, quand quelqu'un prend une mauvaise décision, il soit puni, quand quelqu'un prend une bonne décision, il soit récompensé. Bref, ça prend des principes de base, des principes comme ceux-là», a avancé le député.

Quelle serait l'ampleur des économies ainsi générées? M. Marceau n'est pas en mesure d'avancer un montant.

«Gérons bien, gérons correctement, posons les gestes, tentons au moins de le faire correctement puis on verra par la suite. Mais, nous, nous croyons qu'il y a beaucoup, beaucoup de ressources par une meilleure gestion», a-t-il argué.

Et à cela s'ajoutent les milliards de dollars que pourrait récupérer le Québec en mettant fin, à l'issue d'une vaste enquête publique, aux activités illégales dans l'industrie de la construction, a estimé le député de Rousseau.

L'opposition péquiste presse également le ministre des Finances d'aller chercher «les montants qui dorment» à Ottawa, dont les 2,2 milliards de dollars attendus depuis des mois par Québec pour l'harmonisation des taxes de vente.

Le Québec «mange son pain sec et subit une injustice flagrante» de la part du gouvernement fédéral, a fulminé le porte-parole de l'opposition péquiste en matière d'affaires intergouvernementales, Alexandre Cloutier.