Malgré l'avalanche de taxes, tarifs et autres frais qui a déferlé dans le dernier budget, le premier ministre Jean Charest s'est défendu, mercredi, d'avoir appauvri les contribuables québécois.

M. Charest a soutenu qu'après la mise en place des mesures annoncées mardi, le revenu disponible des Québécois demeurait néanmoins supérieur à ce qu'il était en 2003.

«Les Québécois auront plus d'argent dans les poches, à la suite des mesures mises en place par le gouvernement depuis les sept dernières années», a-t-il déclaré lors de la période des questions.

M. Charest a affirmé qu'un couple ayant deux enfants et disposant d'un salaire de 75 000 $ avait ainsi fait un gain de 1259 $, notamment grâce aux baisses d'impôts consenties par les libéraux en 2007.

Selon le premier ministre, le gouvernement a présenté cette semaine un budget «fondateur» et «courageux», qui «amène tous les Québécois à regarder vers l'avenir».

«S'il y a une chose que je peux vous dire aujourd'hui avec fierté, de la part de tous les députés du gouvernement, c'est qu'on va pouvoir regarder nos enfants dans les yeux et leur dire qu'on a pris les bonnes décisions», a-t-il dit.

Mais l'opposition péquiste a rapidement riposté en soutenant que le calcul de M. Charest ne prenait pas en considération les hausses des tarifs d'électricité, de services de garde et d'assurance médicaments entrées en vigueur depuis sa première élection, il y a sept ans.

La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, a déclaré que la population défrayait les coûts de l'incompétence du gouvernement.

Selon Mme Marois, après avoir contribué à l'augmentation de l'endettement du Québec, M. Charest veut maintenant refiler la facture à la famille québécoise.

La chef péquiste a estimé que les mesures annoncées dans le dernier budget coûteront 1300 $ de plus par année à la famille québécoise moyenne.

«C'est lui qui devrait être gêné de regarder les Québécois dans les yeux, a-t-elle dit. En fait actuellement, il refile la facture de son incompétence aux Québécois, parce qu'il a été incapable de gérer la croissance des dépenses du gouvernement depuis sept ans.»

M. Charest a répliqué en affirmant que le gouvernement a pris les meilleures décisions dans un contexte où le Québec sort d'une des pires crises économiques des 70 dernières années.

«Le gouvernement a été élu pour prendre des décisions pour préparer l'avenir du Québec, incluant des décisions difficiles, mais des bonnes décisions», a-t-il dit.

Le chef adéquiste Gérard Deltell est lui aussi monté au créneau, mercredi, accusant le gouvernement d'être allé chercher 13 milliards, au total, dans les poches des contribuables, grâce à une hausse de la taxe de vente, de la taxe sur le carburant et d'une nouvelle contribution pour les soins de santé.

«Jamais les Québécois n'ont été imposés de façon aussi spectaculaire par un gouvernement, a-t-il dit. C'est à la triple couronne que l'on a assisté hier: augmentation des tarifs, augmentation de la taxe et augmentation des impôts.»

M. Charest a répliqué en accusant l'Action démocratique du Québec d'afficher des positions contradictoires, après avoir fait la promotion d'une plus grande place du privé en santé.

«Le scandale est chez celui qui se lève à l'Assemblée nationale aujourd'hui et qui, pour essayer de faire des points sur le plan politique, se ravale tout rond pour dire tout le contraire de ce qu'il a défendu pendant des années», a-t-il dit.