Un politicien et des internautes se sont portés à la défense de Jacques Parizeau après qu'un blogue du magazine Maclean's eut invité ses lecteurs à partager des blagues sur le lieu où l'ancien premier ministre est hospitalisé.

Le commentaire laissé par l'auteur du blogue et servant d'introduction fait référence à des déclarations de M. Parizeau, plus précisément lorsqu'il a dit que le camp du «Oui» avait perdu le référendum à cause de «l'argent et du vote ethnique».

Epuisé, l'ancien premier ministre est hospitalisé depuis lundi à l'Hôpital général juif, situé dans l'un des quartiers les plus multiculturels du Canada.

Deux jours plus tard, le blogue «Deux maudits anglais» du magazine Maclean's invitait les internautes à partager des blagues sur, alors que M. Parizeau se trouvait toujours à l'hôpital.

Le journaliste Martin Patriquin accueille les visiteurs avec le message suivant: «L'ironie est si délicieuse, M. Parizeau». Il a ensuite écrit que Jacques Parizeau avait été hospitalisé dans l'endroit le plus diversifié en termes d'ethnies au Québec, voire au Canada.

Mais un député du Parti québécois et plusieurs internautes ont trouvé la blague de mauvais goût.

Le député Pierre Curzi a qualifié l'initiative de coup bas. Il a ajouté qu'une personne hospitalisée ne devrait pas faire l'objet de blagues.

Le coauteur du blogue, Philippe Gohier, a fait valoir que son collègue n'avait écrit son commentaire qu'après que l'hôpital eut annoncé que l'état de santé de M. Parizeau était stable.

M. Gohier, qui a parlé au nom du blogue parce que Martin Patriquin n'était pas disponible jeudi, a admis que la blague était crue. Mais il a fait valoir que c'étaient les circonstances qui avaient fait l'objet de moqueries, non pas l'état de santé de l'ex-premier ministre.

Jeudi, plusieurs personnes avaient déjà écrit des messages, tant en anglais qu'en français, condamnant le blogue.

L'une d'entre elles, écrivant en français, a accusé M. Patriquin de propager des remarques odieuses.

Une autre, s'exprimant en anglais sous le nom de Sly, a argué que le journaliste ne devrait pas rire d'un homme malade, peu importe les opinions politiques de ce dernier. L'internaute a ensuite remercié M. Patriquin, parce que la blague prouvait, selon lui, à quel point le Canada anglais pouvait être méprisant. Selon Sly, Martin Patriquin aide, d'une certaine manière, à faire avancer le projet d'indépendance du Québec.