Le premier ministre Jean Charest a assuré lundi que son gouvernement n'avait aucunement l'intention, du moins pour l'instant, de recourir à une loi spéciale pour imposer des conventions collectives aux employés de l'Etat.

«Bien voyons, on est en plein dans les négos», a-t-il déclaré à Biloxi, au Mississippi, où il participait à la conférence annuelle de l'Alliance des Etats du sud-est des Etats-Unis et des provinces canadiennes.

Les négociations avec le front commun syndical se déroulent depuis quelques mois, et un blitz de pourparlers, pendant le congé pascal, n'a pas permis d'en venir à une entente.

«On veut aller le plus rapidement possible, mais on n'est pas les seuls à décider, a rappelé M. Charest. Ça va vraiment dépendre de la volonté des deux parties, mais la volonté y est de part et d'autre.»

Le premier ministre a dit ne pas s'être fixé de date butoir au-delà de laquelle le gouvernement commencerait à songer à une loi spéciale.

«Ce n'est pas comme ça qu'on l'aborde», a-t-il indiqué.

Selon lui, Québec a changé ses façons de faire par rapport aux dernières négociations dans le secteur public, qui s'étaient soldées par l'adoption d'une loi spéciale fort controversée imposant les conditions de travail des syndiqués.

Dans l'entourage de Jean Charest, on fait néanmoins remarquer que le dépôt d'un budget rempli de hausses de taxes et de tarifs, le 30 mars, est de nature à renforcer la position du gouvernement à la table des négociations.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, doit rencontrer des représentants syndicaux mercredi afin de faire le point sur les pourparlers dans ce secteur.

Le front commun déplore que M. Bolduc ait été absent lors du récent blitz, puisqu'il se trouvait en vacances en Jamaïque. Les syndicats soutiennent en outre que le mandat des négociateurs de l'Etat ne permet pas, à leurs yeux, de régler les problèmes qui minent le système de santé.

Alors que les négociations piétinent en santé, le blitz aurait permis aux fonctionnaires des ministères et aux employés du secteur de l'éducation de faire des progrès.

Dominique Verreault, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), a tout de même estimé, récemment, que le 20 avril demeurait une date réaliste pour la conclusion d'une entente sur les conditions de travail des employés de l'Etat, tous secteurs confondus.

Par contre, à défaut d'un accord, les syndicats comptent demander l'intervention d'un médiateur. Si cette tentative devait échouer à son tour, les syndicats envisageraient des moyens de pression.