Jean Charest va passer à l'histoire comme ayant dirigé le pire gouvernement depuis celui de Taschereau il y a huit décennies, prédit le Parti québécois.

À l'Assemblée nationale, l'opposition péquiste a poussé un cran plus loin jeudi ses attaques contre le gouvernement Charest, qu'elle associe de plus en plus ouvertement à celui, miné par la corruption, du libéral Louis-Alexandre Taschereau, dans les années 1930.

«Avant de passer à l'histoire comme le pire gouvernement jamais vu dans l'histoire du Québec depuis le gouvernement d'Alexandre Taschereau, il y a un siècle (sic), est-ce que le premier ministre va enfin écouter la population et déclencher la commission d'enquête que tout le monde demande?», a lancé le porte-parole de l'opposition en matière de sécurité publique, Bertrand St-Arnaud.

Pendant la période des questions, le député St-Arnaud a livré une charge contre le premier ministre, lui signifiant que la population en a assez de voir son gouvernement accorder des faveurs à ceux qui contribuent à la caisse du PLQ.

La population, a-t-il dit d'un ton haut perché et accusateur, «en a soupé de voir les gros donateurs du Parti libéral dans tous les dossiers: dans les FIER, dans les octrois de places en garderie, dans les contrats de construction, notamment sans appels d'offres, dans les nominations de juges et maintenant dans la sécurité publique».

En réplique, le premier ministre a reproché à son interlocuteur péquiste d'abuser de son immunité parlementaire pour faire du «mauvais théâtre».

Les arguments de l'opposition péquiste reposent sur des «insinuations» et se résument à du «salissage», a dit M. Charest.

«Ça ne prend pas un génie pour se lever à l'Assemblée nationale du Québec, ça ne prend pas beaucoup de talent pour se lever, avec l'immunité parlementaire, pour dire n'importe quoi», a-t-il pesté contre ses adversaires.

Quant à elle, la chef de l'opposition Pauline Marois a accusé M. Charest de préférer refiler une facture aux malades plutôt que de revendiquer des fonds fédéraux et risquer ainsi de froisser ses alliés du Canada.

«Est-ce que le premier ministre est d'accord avec son ministre des Finances qu'il est possible de faire des gains de productivité ou d'aller faire une bataille à Ottawa? Veut-il protéger ses amis à Ottawa?», a soulevé Mme Marois.

Pour la leader souverainiste, la franchise santé qu'entend imposer le gouvernement Charest aux utilisateurs du réseau est une «taxe libérale sur la maladie», qui pourrait être évitée avec des gains de productivité et de l'argent d'Ottawa.

Au lieu de cela, les libéraux ont choisi la solution facile qui consiste à «aller chercher l'argent dans la poche des malades», a-t-elle allégué.

Le premier ministre a rétorqué en enfourchant le cheval de bataille de la question nationale. Il a imputé à la chef du PQ le dessein de vouloir dilapider «des millions» de dollars dans un éventuel ministère de la souveraineté.

Mme Marois veut «créer des structures nouvelles puis couper des services aux Québécois», a-t-il avancé.