Une militante du comité de coordination de Québec solidaire a été arrêtée par les forces intégrées de sécurité des sommets du G8 et du G20, dans la rafle policière menée dimanche matin dans le dortoir de l'Université de Toronto.

Devant le déploiement policier dans la ville reine, le député Amir Khadir a dénoncé ce qu'il qualifie de «dérive de la sécurité». Selon lui, des sommes «gigantesques» ont été englouties dans ces services d'ordre et une spirale s'est déclenchée entre ceux qui voulaient faire part de leurs critiques et ceux qui voulaient les museler.

L'envoyée de Québec solidaire à ces manifestations à Toronto devait faire part de véritables enjeux, a précisé Amir Khadir. Il insiste sur les intentions pacifistes qui l'animaient afin d'exprimer la contestation de l'ordre politique et économique actuels.

Cette militante était accompagnée d'autres membres de l'organisation de gauche québécoise. Elle faisait partie de ceux qui tenaient de manifester leur opposition contre les décisions prises par les leaders des pays industrialisés lors de ces rencontres et aussi contre les nombreux engagements qu'ils prennent à la face du monde.

Pour M. Khadir, ces messages dissidents qui dénoncent des politiques de surexploitation des ressources et de développement de politiques qui favorisent certaines grandes sociétés resteront muets.

Québec solidaire conclut également que l'argent des contribuables a été perdu et que les voix des contestataires seront occultées par le bilan de la casse et des actes de vandalisme. Les organisations non gouvernementales, comme OXFAM, ont aussi été exclues.

«On dirait qu'on cherche à oblitérer l'espace du débat démocratique. Pourquoi ces dirigeants semblent croire encore qu'ils peuvent décider seuls du sort de la planète, alors que leurs décisions ont été jusqu'ici ruineuses?», a questionné M. Khadir.

Au lieu de penser aux remises en question, ces leaders se rabattent sur plus de sécurité et une plus grande démonstration de force, a soutenu le député de Mercier. Il y voit le choc évident et inévitable entre un manque d'espace citoyen et une recherche toujours renforcée de la sécurité.

«L'un traduit l'autre, si les dirigeants étaient ouverts à des remises en questions et écoutaient la critique de mondialisation et de la gouvernance financiarisée du monde, nous n'en serions pas là», a-t-il indiqué.

Le porte-parole altermondialiste a également exprimé que le refus d'accorder le droit de manifester est perçu comme un signe de provocation et ne sera jamais un frein à l'expression.

«En disant vous ne pouvez pas approcher, n'importe quel esprit de liberté et de justice va répliquer en disant: «vous n'allez pas m'empêcher de faire valoir mon point là où ça compte»', a-t-il insisté.

M. Khadir reconnaît néanmoins que ce sont davantage les voitures incendiées et la casse qui resteront et non la critique de fond. Son parti tient néanmoins à répéter que les politiques économiques actuelles représentent «une menace à la survie des écosystèmes, au maintien des services publics et à la prospérité des générations futures».

Québec solidaire a aussi soutenu que ce sommet vient de battre tous les records en termes de dépenses policières et d'exclusion.