Des participantes de la Marche mondiale des femmes se sont rendues lundi au bureau montréalais de la ministre de la Condition féminine, Christine St-Pierre.

Les manifestantes ont déploré le manque de «réceptivité» de la ministre en ce qui a trait aux demandes formulées dans le cadre de la Marche, qui se déroule toute la semaine.

Le présidente de la Fédération des femmes du Québec et porte-parole de la Marche, Alexa Conradi, a interpellé la ministre. Elle a dit souhaiter une ministre de la Condition féminine qui se préoccupe «réellement» du droit des femmes à l'égalité, l'accusant de ne pas assumer pleinement ses responsabilités dans ce dossier.

Selon Mme Conradi, la ministre ferme les yeux et laisse «passer» des projets qui font reculer l'égalité. Elle cite l'abolition de la Commission sur l'équité salariale, la taxe santé et un plan d'action «inacceptable» contre la pauvreté.

Alexa Conradi soutient que la ministre Christine St-Pierre évite maintenant de répondre concrètement aux demandes qualifiées de «légitimes» de la Marche mondiale des femmes formulées en mars dernier.

Parmi les principales revendications figurent une hausse importante du salaire minimum pour lutter contre la pauvreté, l'abolition des «catégories» à l'aide sociale et un retour des cours à l'éducation sexuelle dans les écoles. La Marche mondiale des femmes demande aussi au gouvernement de protèger les services publics contre la privatisation.

En entrevue à La Presse Canadienne, la ministre Christine St-Pierre a rejeté les allégations de Mme Conradi, précisant que le gouvernement a fait un travail «énorme» pour l'égalité des femmes, à tel point que le Québec est vu, selon elle, comme un leader dans ce domaine partout dans le monde.

Mme St-Pierre rappelle que le Québec s'est doté d'un plan d'action en condition féminine en 2007 et que celui-ci sera renouvelé dans les prochains mois. Elle souligne que des pas de géants ont été faits et que la cadence se poursuit en ce qui a trait au congé parental, au salaire minimum et à l'accessibilité des femmes au marché du travail, entre autres.

La ministre dit respecter l'opinion des organisatrices de la Marche mondiale des femmes, mais elle laisse à la population du Québec le soin de juger du travail qui a été fait par le gouvernement ces dernières années en matière d'égalité.

Christine St-Pierre indique par ailleurs que le gouvernement ne peut répondre positivement et rapidement à toutes les revendications formulées par Alexa Conradi, certaines nécessitant un grand débat de société. La ministre ajoute que d'autres demandes, comme celle d'empêcher à tout prix la privatisation dans les services publics, ne sont pas dans la «ligne de pensée» du gouvernement, mais plus proches des positions adoptées par Québec solidaire.