Le premier ministre Charest a servi une réplique cinglante dimanche au chef adéquiste Gérard Deltell qui l'avait associé samedi au «parrain» de la Mafia italienne.

«On peut avoir des désaccords sur les solutions, c'est normal. En politique on sait bien que cela peut être très dur. Que ça suppose des débats», a-t-il dit devant les 500 délégués libéraux lors de son discours de clôture du conseil général à Lévis.

Mais la dureté de la joute ne justifie pas tout. «Il y a des limites à dire n'importe quoi. La liberté d'expression ce n'est pas un permis, une autorisation d'insulter et de salir sans retenue ses adversaires politiques», a-t-il lancé.

Toute la semaine à l'Assemblée nationale, le gouvernement Charest a subi les tirs de l'Opposition péquiste, qui l'accusait d'être «complice» de la Mafia. La remarque de Deltell s'est ajoutée aux autres.

«Ce que j'ai entendu dans les derniers jours, incluant samedi, ça va trop loin. Beaucoup trop loin. Je ne suis pas venu en politique pour ça. On a droit à ses idées et de les défendre sans pour autant être attaqué de la façon dont je l'ai été», a-t-il soutenu.

«Cela ne donne pas le goût de faire de la politique. S'il y en a qui pensent que cela va nous intimider, ils se trompent», a-t-il soutenu avant de faire la liste des gestes posés par Québec pour contrecarrer la collusion dans l'industrie de la construction.

Charest saisit la sortie de Parizeau

Pour son discours, M. Charest a été bien servi par l'actualité. Jacques Parizeau a fait savoir qu'il se trouverait dans Crémazie en soirée pour appuyer la proposition de son épouse en faveur de changements au plan de match de Pauline Marois, pour arriver à la souveraineté. «Il va faire plier les genoux de Mme Marois, pour faire un référendum le plus tôt possible dans le mandat», de lancer M. Charest rappelant que, de son côté, le gouvernement venait de conclure une entente de principe avec les infirmières. «Je n'en demandais pas tant pour faire la démonstration de ce qui nous distingue», d'ironiser M. Charest. «Et la journée n'est pas finie, Bernard Landry n'est pas encore apparu!», a-t-il ajouté.