Le gouvernement Charest propose que le président de la Commission d'accès à l'information, Jacques Saint-Laurent, devienne le premier «commissaire à l'éthique» en vertu de la loi adoptée la semaine dernière à l'Assemblée nationale, a appris La Presse.



Son nom, ainsi que celui du futur directeur général des élections du Québec, fait actuellement l'objet de négociations entre les partis représentés à l'Assemblée nationale et devrait être soumis aux députés demain ou vendredi.

Le choix du commissaire à l'éthique doit être approuvé aux deux tiers des voix à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un choix extrêmement délicat puisque le commissaire sera appelé à trancher sur les gestes des élus en matière d'éthique. Les élus seront appelés à divulguer leurs sources de revenus, les intérêts qu'ils détiennent. Cette obligation sera étendue à leur conjoint et à leur famille immédiate. Les discussions autour de l'adoption d'un code d'éthique perduraient depuis des années à l'Assemblée nationale. Pour convaincre l'opposition péquiste, l'automne dernier, le premier ministre Charest avait accepté de renoncer, dès que le projet de loi serait adopté, à la rente de 75 000$ que lui verse le PLQ en sus de son salaire. Traditionnellement, ces votes pour les nominations de l'Assemblée sont amenés au dernier jour de la session parlementaire, probablement vendredi.

Long parcours

Me Saint-Laurent a été nommé président de la Commission d'accès en octobre 2004 par un vote unanime de l'Assemblée nationale. Son mandat de cinq ans a été renouvelé en décembre 2009.

Avocat depuis 1976, Me Saint-Laurent a été directeur des bureaux de révision paritaire de la Commission de la santé et de la sécurité du travail. Par la suite, il a dirigé le contentieux des ministères de la Sécurité publique puis des Ressources naturelles. De 1995 à 2001, il a dirigé les 25 procureurs du contentieux du ministère de la Justice à Québec.

Ancien patron du contentieux du Directeur général des élections, Me Jean Chartier est proposé pour remplacer Me Saint-Laurent à la Commission d'accès à l'information. Me Chartier avait été le candidat des libéraux à la succession de Pierre F. Côté, il y a plus de 10 ans, mais le gouvernement Bouchard lui avait préféré un candidat d'Élections Canada, Me Jacques Girard, mort prématurément du cancer, à 41 ans.

Selon ce qu'a appris La Presse, le gouvernement va aussi proposer la nomination d'un conseiller de longue date du directeur général des élections pour lui succéder. Jacques Drouin était depuis 1996 l'adjoint de Marcel Blanchet comme responsable des opérations électorales. À ce titre, il était responsable des 125 directeurs de scrutin lors des campagnes électorales. Auparavant, entre 1991 et 1996, il avait été secrétaire général du DGE, sous la houlette de Pierre F. Côté, responsable à ce titre des liens avec les autres directeurs d'élections au pays. Des rumeurs envoyaient plutôt à ce poste Denis Fontaine, autre proche collaborateur de Me Blanchet, qui a lui aussi fait toute sa carrière au Bureau du Directeur général des élections.

Du même souffle, le gouvernement compte soumettre au vote à l'Assemblée le renouvellement de Doris Paradis comme présidente de la Commission de la fonction publique pour un mandat de cinq ans.