On prévoyait lire un manifeste d'ici la fin 2010. Mais on n'a pas encore vu le texte de François Legault, et on a encore moins vu le germe d'un futur parti politique. Le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, espère encore. Il dit avoir «rudement hâte» d'obtenir des nouvelles.

«Ça promet d'être un moment très fort dans notre vie politique», s'est enthousiasmé M. Deltell cet après-midi hier lors de la présentation du bilan de fin de session de son parti. Le chef de l'ADQ a pris le peine de souligner qu'il avait «beaucoup de respect» pour l'ex-ministre péquiste.

Au début de l'automne, des observateurs annonçaient que l'ADQ se dissoudrait dans un futur mouvement de centre-droit de François Legault. Cela semble moins probable depuis Joseph Facal, censément le plus proche allié de M. Legault, ne renonce à joindre cet éventuel mouvement.

Gérard Deltell a assuré hier que l'ADQ existera encore aux prochaines élections et qu'il en sera encore le chef.

Parle-t-il avec l'entourage de M. Legault? Gérard Deltell refuse de répondre, sous prétexte de ne pas vouloir perdre la confiance de ses possibles interlocuteurs. Cet automne à Granby, au dernier congrès de l'ADQ, l'entourage de M. Deltell confirmait à La Presse que le chef parlait à M. Legault par personnes interposées.

Selon un sondage publié aujourd'hui dans Le Devoir, M. Deltell est le cinquième politicien de la scène provinciale  en qui le plus de Québécois (35%) disent avoir une «bonne opinion». Il est devancé par Pauline Marois (36%), François Legault (42%), Pierre Curzi (43%) et Amir Khadir (45%).

On y apprend aussi que l'ADQ récolte 15% des intentions de vote, derrière le PLQ (30%) et le PQ (36%). Il s'agit d'une hausse de 4% en 30 jours pour l'ADQ. Précisons toutefois que la marge d'erreur du sondage est de 3,1%.

M. Deltell se dit «content» de ces résultats. Il est aussi «très fier» de la performance de l'ADQ aux récentes élections partielles dans Kamouraska-Témiscouata. Après y avoir terminé deuxième en 2003, 2007 et 2008, l'ADQ a dû se contenter d'une troisième position il y a quelques semaines. Son candidat Gérald Beaulieu avait récolté 23% des votes, derrière le PLQ et le PQ.

Renoncer aux Jeux?

La Fédération internationale de ski refusait aujourd'hui qu'une descente olympique se déroule sur la piste du mont à Liguori, au Massif de la Petite-Rivière-Saint-François. Cette piste comporte une longue section plate.

Québec doit donc «réévaluer très sérieusement» sa candidature pour les Jeux olympiques d'hiver, a réagi Gérard Deltell. Il se défend toutefois de conseiller à Québec d'abandonner carrément le projet.

Dans son bilan de fin de session, le chef de l'ADQ s'est félicité de ne pas avoir cédé au clientélisme. Son parti a défendu ses convictions avec «courage», juge-t-il. Il rappelle que l'ADQ s'est objectée à un financement 100% public du futur amphithéâtre de Québec, un projet pourtant populaire auprès de sa base militante. Il rappelle aussi que l'ADQ a défendu l'intégrité du Directeur général des élections (DGE), même si ce dernier proposait de rayer de la carte la circonscription de Lotbinière, une des quatre que détient le parti. Le gouvernement Charest avait publiquement désavoué le DGE, une institution non partisane.

M. Deltell a évidemment attaqué le gouvernement Charest, qui serait selon lui «en rupture totale avec population». Mais il a aussi réservé plusieurs flèches pour le PQ, qui aurait «croulé sous le poids de ses gauchistes» en nommant Agnès Maltais critique de la santé, et la syndicaliste Monique Richard critique de l'éducation primaire et secondaire.