Le Parti québécois estime que le développement des régions du Québec doit être orienté sur les besoins spécifiques de chacune d'entre elles plutôt que sur des politiques englobant tout le territoire.

C'est ce qui ressort du rapport intitulé Un gouvernement partenaire des régions produit par le Groupe de consultation du PQ sur le développement des régions, qui a été présenté mercredi matin par la chef péquiste, Pauline Marois.

Dans ce qu'elle a qualifié de la «fin du mur à mur», Mme Marois a expliqué que son parti présentera, dans son programme, un plan de développement régional plus flexible afin de s'adapter aux particularités régionales.

Il s'agit, selon Mme Marois, d'une approche contraire à celle avancée par le gouvernement libéral de Jean Charest, qui a perdu le contact avec les réalités régionales.

«On est devant un gouvernement libéral essoufflé et sans vision. M. Charest et les libéraux ont complètement perdu le contact avec la réalité et sont littéralement déconnectés des régions», a-t-elle dit.

Mme Marois a dressé un bilan extrêmement sombre des réalisations des libéraux en termes de développement régional.

«Dans le domaine des forêts, c'est une catastrophe. Au niveau de la décentralisation, on avait fait des promesses grosses comme une maison, or on n'a absolument rien livré. Internet haute vitesse devait être réglé partout à travers le Québec, mais il y a encore 250 000 foyers qui en sont privés. Les FIER (Fonds d'intervention économique régional) ont servi davantage au développement de Montréal et de Québec que des régions alors que c'était l'un des objectifs», a-t-elle énuméré.

Devant un tel constat, l'équipe péquiste affirme que les régions sont «mûres pour un changement et le souhaitent».

Le PQ revitalisera le programme ACCORD, qui vise à identifier les forces vives et des secteurs porteurs des différentes régions afin de définir les créneaux particuliers de chacune. Les MRC (municipalités régionales de comté) seront aussi appelées à jouer un plus grand rôle.

Pour soutenir l'innovation et la recherche en régions, on ajoutera au programme électoral péquiste l'accès à Internet haute vitesse et à la téléphonie sans fil pour tous les Québécois, tout comme le développement des institutions d'enseignement locales.

L'amélioration du transport aérien, le soutien aux industries forestière et agricole ainsi que le développement du Nord québécois avec l'aide des Premières Nations seront aussi au coeur de la stratégie du Parti québécois.

Mme Marois a aussi indiqué qu'un gouvernement péquiste favorisera le développement d'une industrie énergétique verte, en misant sur les énergies émergentes renouvelables.

La chef péquiste a assuré que cela implique un meilleur partage des redevances liées à l'exploitation des ressources naturelles afin que les régions bénéficient de leur juste part du gâteau.

«Mais je fais une nuance très importante: on ne peut pas (...) dire que toutes les redevances vont rester dans la région, étant donné que le gouvernement participe aussi à soutenir le développement. Mais il devrait rester une partie des redevances en région et s'assurer qu'elles soient équitables entre les régions», a-t-elle précisé.

Questionnée au sujet des énergies fossiles, Mme Marois a expliqué qu'elle ne croyait pas que leur exploitation doit être bannie complètement, mais qu'elles ne seraient pas privilégiées.

«On va accélérer le développement de toutes les formes d'énergies renouvelables qui nous évitent de choisir le développement d'énergies gazières, pétrolières ou autre qui ont un impact sur les gaz à effet de serre», a dit la chef péquiste.

Assurance-emploi

Le Parti québécois croit aussi que le contrôle du programme d'assurance-emploi, actuellement de compétence fédérale, serait un outil important pour le développement des régions.

Ainsi, un gouvernement péquiste réclamerait le rapatriement de cette responsabilité et le droit de se retirer du programme afin de prélever lui-même les sommes associées.

Selon Mme Marois, le contrôle du programme d'assurance-emploi constitue le meilleur outil pour répondre aux besoins du marché du travail. «Nous pourrions arrimer cette politique avec toutes les politiques de formation professionnelle et de retour au travail des personnes qui ont vu leur entreprises fermer», a-t-elle dit.