Les 10 personnes arrêtées samedi en marge de la manifestation contre le prochain budget du gouvernement Charest devraient comparaître aujourd'hui au palais de justice de Montréal.

Les policiers les ont appréhendées avant le début de la manifestation, qui s'est déroulée au centre-ville de Montréal. Elles étaient vêtues de noir et portaient des cagoules.

Des accusations de port d'arme dans un dessein dangereux et de complot dans le but de commettre un crime devraient être portées contre les six hommes et les quatre femmes (de 20 à 27 ans) arrêtés. Ces manifestants auraient eu en leur possession divers objets, dont des bâtons et un marteau. L'un d'eux n'avait également pas le droit de se trouver dans une manifestation et pourrait donc faire face à d'autres accusations.

Arrestations dénoncées

Le porte-parole de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, a vivement dénoncé ces arrestations qu'il qualifie d'«arbitraires». «Ils ont été arrêtés parce qu'ils portaient des vêtements noirs, a-t-il dit. On considère que c'est un exemple parfait de profilage social.»

Outre ces arrestations, la manifestation s'est déroulée dans le calme. Les participants sont partis de la place du Canada et se sont rendus devant le bureau de Jean Charest situé au 2001, avenue McGill College, où les porte-parole de diverses organisations se sont adressés à la foule.

Venus de Laval, de la Montérégie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et même de la Gaspésie pour exprimer leur mécontentement, les manifestants - au nombre de 55 000 selon les organisateurs - avaient de multiples revendications. Les étudiants ont réclamé un gel des droits de scolarité, les syndicats, l'abolition de la taxe santé qui atteindra 200$ par contribuable en 2012, et les employés de la fonction publique, une réduction de la sous-traitance. Tous ont toutefois demandé une chose: que l'atteinte de l'équilibre budgétaire soit reportée.

«L'obsession du gouvernement de vouloir atteindre l'équilibre budgétaire en 2014, c'est trop tôt», a soutenu le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arsenault.

La présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, a pour sa part souligné que le gouvernement pourrait se tourner vers les ressources naturelles pour trouver de nouveaux revenus.

Plus de 150 organisations syndicales, communautaires et étudiantes ont pris part à cette manifestation nationale qui était chapeautée par l'Alliance sociale et la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Des députés du Parti québécois ainsi que les porte-parole de Québec solidaire, Françoise David et Amir Khadir, ont aussi participé à la marche.

- Avec Catherine Handfield