Après un congrès marqué par un appui record à son chef, le Parti québécois, plus que Pauline Marois, gagne des points dans l'opinion publique.

Selon un sondage CROP-La Presse, les nouvelles ne sont pas mauvaises pour autant pour le Parti libéral: les intentions de vote en sa faveur et son taux de satisfaction, qui étaient plutôt faibles, remontent un peu. Ce sont les tiers partis qui perdent des plumes.

L'enquête a été réalisée entre le 14 et le 20 avril auprès de 1000 répondants issus d'un panel web. Les résultats ont été pondérés. Elle tient compte en bonne partie de l'impact du congrès péquiste, qui s'est tenu du 15 au 17 avril.

Le PQ obtient 40% des intentions de vote, après répartition des indécis. C'est un bond de 8 points par rapport à mars. Mais 40% n'est pas un score exceptionnel pour le PQ, lui qui a déjà obtenu un tel appui l'automne denier.

Le PQ devance maintenant de 14 points le PLQ qui, à 26%, gagne tout de même 4 points. Chez les francophones, le PQ (48%, en hausse de 11 points) distance toujours largement le PLQ (20%, un gain de 4 points). «Il y a un mouvement de fond vers un retour aux vieux partis», analyse le vice-président de CROP, Youri Rivest.

Les autres partis ont perdu l'intérêt soudain qu'ils avaient en mars auprès de l'électorat. L'ADQ chute de 17% à 13% dans les intentions de vote. Québec solidaire se retrouve à 11%, une glissade de 4 points. Et le Parti vert, à 5%, a perdu la moitié de ses appuis du mois dernier.

D'après Youri Rivest, «c'est comme si l'hémorragie est arrêtée» quant au taux de satisfaction à l'égard du gouvernement. Ainsi, 24 % des personnes sondées se disent très ou plutôt satisfaites, une augmentation de 4 points en un mois, de 8 par rapport à novembre. S'il reste élevé, le mécontentement passe sous la barre des 70%. Il y a 69% de très ou plutôt insatisfaits. Ils étaient 74% en mars et 78% en novembre.

Malgré un vote de confiance de ses troupes de 93% samedi dernier, Pauline Marois n'est pas beaucoup plus populaire au titre de leader qui «ferait le meilleur premier ministre du Québec». À 20%, elle gagne certes 3 points, mais elle retrouve son «niveau naturel», celui qu'elle avait dans des sondages précédents, observe M. Rivest. «C'est un résultat faible si on compare avec les intentions de vote du PQ. Le congrès a eu un effet bénéfique plus sur le parti que sur Mme Marois.»

Les autres chefs sont stables au titre de meilleur premier ministre: Jean Charest (16%), Gérard Deltell (8%) et Amir Khadir (8%). Mais 26% disent qu'aucun ne ferait le meilleur premier ministreet 20% ne savent pas.

Pauline Marois a mis la souveraineté au premier plan lors du «congrès des crêpes», surnommé ainsi en raison d'une volte-face des délégués qui avaient opté pour l'unilinguisme dans l'affichage puis voté le contraire à la suite d'une intervention de la chef. L'aiguille du sondeur n'a pas vraiment bougé. Le Oui est à 42%; le Non, à 58%.