Le gourou canadien du monde de la finance, Stephen Jarislowsky, ne participera pas samedi au congrès adéquiste de Trois-Rivières, a annoncé jeudi l'Action démocratique du Québec (ADQ).

Dans l'édition de La Presse, jeudi, on rappelait l'intervention de M. Jarislowsky devant ses concitoyens de Westmount dans le débat sur les fusions municipales. Le financier -parmi les 250 plus importantes fortunes au monde- avait soutenu que les gouvernements Bouchard et Parizeau étaient animés de la même ferveur quasi religieuse que les mouvements fascistes d'Italie, que l'Union Soviétique ou l'Allemagne nazie.

«En raison de la controverse provoquée par un article publié dans les médias de ce matin et rapportant les propos de monsieur Jarislowsky, ce dernier a choisi de ne pas se présenter en fin de semaine à Trois-Rivières», indique l'ADQ dans un communiqué.

«Je maintiens toujours les propos que j'ai tenus, mais je ne veux pas plonger l'Action démocratique dans un débat où ce parti n'a pas d'affaires, qui n'est pas le sien et qui risquerait de le distraire de son objectif de la fin de semaine qui est de jeter un regard critique sur l'administration des affaires de l'État, un examen dont on a collectivement bien besoin», a déclaré M. Jarislowsky.

À La Presse, le financier a tenu toutefois à nuancer ses propos, «je ne dis pas que le mouvement souverainiste est fasciste. La souveraineté est légitime si elle est appuyée par un vote démocratique. Je ne déménagerai pas» a-t-il soutenu. Pour lui son propos portait essentiellement sur le projet de fusions municipales de Lucien Bouchard, même si son texte de 1997 et son entrevue à La Presse parlent aussi de Jacques Parizeau, totalement étranger aux fusions.

Dans son entrevue à La Presse, il avait soutenu «être toujours d'accord» avec ses propos de 1997. «Pour moi c'était une ferveur religieuse au Québec ce qu'on a vécu du côté séparatisme. Quelqu'un qui pense seulement «émotionnel» pour une cause, et ne peut voir autre chose, qui veut avoir le pouvoir à tout prix et qui racontera toutes sortes d'histoires pour avoir ce pouvoir, c'est évident... C'est peut-être pas nazi mais c'est fasciste. Tout ce qu'ils ont voulu faire c'est poursuivre un rêve!»

Dans un communiqué diffusé cet après-midi, il ajoutait: «Je n'ai jamais dit que le Parti Québécois était fasciste et je n'ai pas dit cela hier.  La manchette de La Presse et donc fausse. Dans la mesure où les règles de la démocratie sont respectées, on reste en un territoire légitime et acceptable. Je compte beaucoup d'amis parmi les membres des différents partis politiques au Québec et je suis en faveur de la liberté d'expression. J'ai toujours affiché le plus grand respect pour les convictions démocratiques de chacun», souligne-t-il précisant qu'il n'avait aucunement l'intention de se lancer dans l'arène politique.

Pour le chef adéquiste Gérard Deltell, l'ADQ se dissocie complètement des propos du financier. «Nous ne sommes assurément pas les seuls à reconnaître les grandes compétences de monsieur Jarislowsky en matière d'administration publique et c'est la raison pour laquelle nous l'avions invité à notre conseil général.»