L'ADQ sera là comme parti politique aux prochaines élections, a soutenu dimanche le chef Gérard Deltell. Il est toutefois resté évasif sur la possibilité de ralliement avec la coalition de François Legault.

Quand on lui demande s'il en sera le chef, il se contente d'un «oui» timoré, avant d'ajouter qu'il n'était pas question pour lui de discuter d'hypothèses, de spéculer sur l'avenir.

Sa prise de position rétrécit le corridor de ceux qui aspirent à une coalition des forces pour le changement. Les députés adéquistes soulignaient en fin de semaine qu'il fallait que tous les adversaires des anciens partis se rassemblent pour espérer remporter les prochaines élections. Jusqu'ici François Legault a toujours indiqué qu'il songeait à un nouveau parti politique comme véhicule pour ses idées.

Dimanche M. Deltell a rappelé qu'à son arrivée à la tête du parti, il y a deux ans, l'ADQ faisait 6% dans les sondages -elle est rendue à 18% d'appuis selon le dernier Léger Marketing. «Tout devient possible» a-t-il soutenu, ironique, parodiant les discours des chefs souverainistes.

Au terme de son conseil général, devant les 350 militants, M. Deltell y est allé d'une charge à fond de train à l'endroit des syndicats, prenant personnellement à partie Réjean Parent et Claudette Carbonneau, qui président respectivement la CSQ et la CSN.

En congrès Mme Carbonneau a soutenu dimanche que le chef adéquiste voulait «bâillonner» les syndicats, y voyant «l'antichambre des états totalitaires». Mme Carbonneau, qui prend sa retraite cette semaine, «devrait aller rejoindre Gérald Larose. Ils font une bonne paire», a lancé Deltell, un rappel des déclarations excessives de M. Larose en campagne fédérale.

Quant à Réjean Parent qui accuse l'ADQ de manquer de jugement, l'adéquiste rappelle que la centrale est passée par les élèves pour distribuer des tracts pour convier leurs parents à des manifestations, «pour le jugement on repassera» a lancé M. Deltell.

Mais l'essentiel de son point de presse a été monopolisé par les relations entre l'ADQ et François Legault qui publiera mardi sa plate forme en éducation.

L'initiative de l'ancien ministre péquiste est «noble, courageuse, audacieuse» de souligner le chef adéquiste dont les membres ont clairement ramené au centre plusieurs propositions de leur parti.

Il convient que les deux groupes échangent régulièrement, mais on ne discute pas de coalition ou de fusion, insiste-t-il.

À l'Assemblée nationale, l'ADQ proposera une politique-cadre sur la gouvernance et les finances publiques, a-t-il annoncé.