Si des élections devaient être déclenchées à l'automne, le PQ serait prêt. Et même enthousiaste. C'est le message qu'a voulu envoyer ce matin Pauline Marois au premier ministre Jean Charest, lors de son bilan pour la fin des travaux parlementaires.

«Notre parti a tout ce qu'il faut pour des élections en automne», a-t-elle lancé. Elle était flanquée de quelque 40 députés pour envoyer un message d'unité, après la crise qui a secoué son parti cette semaine (plus d'information ici et ici).

Certains spéculent que le gouvernement Charest pourrait déclencher des élections générales à l'automne ou l'hiver prochain. Il agirait ainsi pour profiter des déboires du PQ et prendre de vitesse François Legault, qui veut former bientôt un parti politique.

Selon notre plus récent sondage (https://bit.ly/jVdsmI), les péquistes ont perdu leur avance. Ils seraient désormais au coude à coude avec les libéraux.

Même si Mme Marois se dit prête, elle avoue craindre que les Québécois oublient les «ratés» du gouvernement Charest. «On devrait avoir plus de mémoire, se souvenir de plus que la dernière semaine qui vient de se passer», a-t-elle dit.

Son bilan du règne libéral est tout en noir. Elle dénonce particulièrement leur refus de déclencher une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, leur « bradage » des ressources naturelles et la congestion du système de justice qui a causé la libération de 31 motards. La chef péquiste demande même la démission du ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier.

Malgré la contestation de son leadership, Mme Marois croit que si elle affrontait un nouveau vote de confiance, elle récolterait entre 92% et 94%. Soit autant que son 93% lors du congrès national en avril dernier.

Il y a quelques jours, les démissionnaires dénonçaient le «populisme» et la «partisanerie excessive» du PQ, qui alimenterait le cynisme des électeurs. Mme Marois rejette tout blâme à cet égard. Elle assure ne pas «s'opposer pour s'opposer». Elle se justifie en critiquant le gouvernement Charest et en rappelant quelques propositions «constructives» mises de l'avant par ses troupes, comme celle de hausser les redevances des ressources naturelles ou donner plus de pouvoirs aux pharmaciens pour décongestionner les urgences.

La chef du PQ avance néanmoins qu'à la rentrée parlementaire en septembre, elle discutera avec son caucus de la possibilité de tenir plus de votes libres. C'est ce que demandaient avec insistance plusieurs de ses députés pour le projet de loi 204.

Pendant ce temps, l'appui à la souveraineté reste stable, à environ 40%. Mme Marois avoue que beaucoup de travail devra être fait. Un travail qui «ne se fera pas avec une baguette magique», avoue-t-elle. «Les Québécois ne sont pas là en ce moment».