L'étonnante cascade de départs s'est poursuivie, mardi, au Parti québécois. Après la démission de Benoit Charette, député de Deux-Montagnes, qui trouve que la souveraineté prend trop de place dans son parti, Pauline Marois a jugé bon d'ajouter un nom à la liste des départs: elle a demandé à René Gauvreau, député de Groulx, de ne pas se présenter au caucus péquiste, du moins dans l'avenir prévisible.



M. Gauvreau, dont le leader parlementaire, Stéphane Bédard, a révélé les problèmes psychologiques l'hiver dernier, brille de toute façon par son absence depuis des mois à l'Assemblée nationale. Mme Marois avait décidé depuis un moment de le convoquer mardi pour lui demander de se retirer officiellement de l'équipe péquiste. On indique au PQ que le procès de l'ancien employé de bureau de circonscription du député Gauvreau, Jean Paquet, doit commencer prochainement.

Ce dernier est accusé d'avoir détourné 10 000$, dont 5000$ provenant du fonds de roulement du bureau de circonscription. Comme M. Gauvreau aura à témoigner en cour, on a voulu parer à tout embarras.

Au cabinet de Mme Marois, on reconnaît qu'on ne sait pas si l'élu péquiste risque d'être embarrassé par toute cette affaire.

Une absence «temporaire»

On se défend d'avoir «expulsé» le député Gauvreau. Cette absence «temporaire» durera le temps que se termine le processus judiciaire et que la lumière soit faite sur toute cette affaire. Étrangement, quand les problèmes de M. Paquet ont fait les manchettes, l'hiver dernier, le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard avait révélé que le député éprouvait des problèmes psychologiques et avait même songé au suicide. Il aurait passé les récents mois à reprendre des forces.

L'annonce tombe mal, le jour même où un cinquième député, Benoit Charette, a annoncé sa défection parce qu'il désapprouve la position de son parti sur la souveraineté. Il voulait qu'on lève «l'hypothèque» d'un référendum à tenir au cours du premier mandat péquiste. Il y a deux semaines, quatre autres députés ont quitté le Parti québécois, mais pour des raisons diamétralement opposées: la souveraineté n'arrivait pas assez vite au goût des Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant.