Israël est en train d'insulter le peuple grec dans l'affaire de la Flottille de la liberté, selon le député de Québec solidaire, Amir Khadir, dont le parti prend part activement à la mission humanitaire destinée à la bande de Gaza.

M. Khadir soupçonne Israël de faire exécuter ses basses oeuvres par les autorités grecques qui bloquent l'appareillage des militants amarrés en Crête en vue de «briser symboliquement le blocus illégal qui emprisonne des milliers de Palestiniens».

«C'est une situation très déplorable: le gouvernement de la Grèce succombe aux pressions d'Israël, a affirmé M. Khadir dans une entrevue téléphonique accordée mardi à La Presse Canadienne. Ça a tout l'air de ça.»

Selon lui, la flottille subit un blocus dans les ports grecs qui est imposé par Israël, mais exécuté par le gouvernement grec. Il dénonce l'incohérence de l'État grec, qui a «fortement condamné» l'an dernier, d'une part, le blocus de Gaza, mais, d'autre part, fait tout pour empêcher le départ de la petite escadre.

À fortiori, M. Khadir a tenu à témoigner de la vigueur de «l'appui populaire» des Grecs à la cause palestinienne, qu'il a constatée lors de ses missions humanitaires en Palestine et en Irak.

«C'est dramatique. On connaît toutes les difficultés du peuple grec actuellement, en raison de politiques publiques qui l'ont mené à la banqueroute économique. (...) Israël profite de cette situation pour imposer sa loi. (...) Dans les ports grecs, c'est un blocus imposé par Israël, mais exécuté par le gouvernement grec, ce qui est une insulte au peuple grec, une abdication de sa souveraineté.»

Québec solidaire compte une représentante à bord de la Flottille, Manon Massé, une ancienne candidate.

Sur les 10 bateaux d'abord prévus, trois ne pourront faire le voyage: le Tahrir, qui a été endommagé, et deux autres navires qui ont été sabotés alors qu'ils étaient amarrés en Grèce. Six sont toujours en Grèce et attendent la suite des événements.

Un seul navire fait route vers Gaza, un navire français qui a appareillé de la Corse et qui a décidé, devant la tournure des événements, de ne pas faire escale en Grèce. Il se trouve présentement en eaux internationales dans la Méditerranée.