Même si plus de 400 souverainistes plus pressés se sont réunis le week-end dernier pour faire part de leur mécontentement face à la gouvernance souverainiste, Pauline Marois prévient qu'ils n'auront pas sa tête et qu'elle est là pour rester et pour défendre le programme adopté par les membres.

En entrevue à la radio avec Paul Arcand sur les ondes du 98,5 FM, mardi matin, la chef péquiste a réitéré sa détermination à rester en poste. «Je suis là pour rester; ils ne m'auront pas à l'usure. Je suis une femme forte, qui a de la résilience et, surtout, je suis une femme de conviction», a-t-elle martelé, rappelant qu'elle avait piloté des dossiers difficiles aussi lorsqu'elle était ministre de la Santé et de l'Éducation.

Mme Marois réagissait ainsi au rassemblement du Nouveau Mouvement pour le Québec, le week-end dernier, qui a ouvertement critiqué la démarche de gouvernance souverainiste. Certains critiquaient également le leadership de Mme Marois.

Mme Marois s'est dit consciente qu'il s'agissait bel et bien d'une attaque contre elle, également. «Oui, c'est une attaque», a-t-elle admis, rappelant que lorsqu'elle est revenue au Parti québécois, le parti n'avait que 35 députés, éprouvait des difficultés financières et que depuis, il a remonté la pente et est redevenu l'Opposition officielle.

«J'espère que ça va finir par se tasser», a-t-elle conclu. Elle mise sur le fait que les contestataires vont finir par se rendre compte qu'au fond, ils se battent tous pour le même objectif, à savoir la souveraineté du Québec.

Quand l'animateur lui a rapporté le message d'un auditeur qui disait qu'il «aime bien» Mme Marois, mais qu'elle «ne pogne pas», Mme Marois a répliqué du tac-au-tac: «je ne sais pas ce que je peux faire pour «pogner». Ce que j'ai dit à mes collègues - et je ne devrais pas dire ça à la radio - je ne peux pas faire de striptease, je suis trop vieille. Mais j'ai des idées claires de ce qu'on peut faire au Québec.»

Elle a refusé de dire si elle croyait que l'ancien chef péquiste Jacques Parizeau et sa conjointe, la députée maintenant indépendante Lisette Lapointe, se cachaient derrière cette contestation larvée de son leadership et de sa démarche vers la souveraineté. «J'ai cessé de faire ces analyses-là. J'ai tellement de pain sur la planche. J'ai décidé de tourner une page.»

Devant la montée de François Legault, qui n'a pourtant pas encore formé un parti politique, Mme Marois reste perplexe. «À part la nouveauté, on ne sait pas trop ce qu'il propose.»

À l'animateur qui lui a rappelé qu'au dernier scrutin fédéral, il en était de même pour le NPD de Jack Layton, Mme Marois a répliqué que la situation était différente au Québec. Selon son analyse, au fédéral, les électeurs savaient que le NPD ne pouvait être porté au pouvoir; leur vote était donc moins engageant.