Le député démissionnaire du PQ Pierre Curzi rentrerait au bercail seulement si Pauline Marois abandonne la chefferie. Et il poserait sa candidature pour lui succéder.



En matinée, questionné pour savoir s'il pourrait revenir dans le giron péquiste si Pauline Marois met en oeuvre le rapport Drainville, M. Curzi avait répondu par l'affirmative. «Ça pourrait rétablir des ponts», confirmait-il à Cyberpresse.

«J'ai quitté le parti, et il faudrait qu'il y ait des changements majeurs pour que je puisse envisager de revenir», a ajouté le député de Borduas, précisant que le rapport Drainville contient ces «changements majeurs».

Puis, en entrevue au 98,5, M. Curzi a posé d'autres conditions à un éventuel retour. «Il faudrait que Pauline Marois quitte. Sans ça, je ne vois pas pourquoi ou comment j'y retournerais», a-t-il déclaré. Il a ajouté qu' «il faudrait une profonde transformation du Parti québécois».

Il manifeste ouvertement son intérêt pour la chefferie du PQ. «Je serais prêt à pose ma candidature s'il y avait d'abord une course à la chefferie, ensuite une profonde transformation qui va un peu dans le sens qui est proposé, et troisièmement si j'avais un peu la certitude que la culture du parti va permettre que tout cela arrive, qu'il y ait un vrai renouvellement. Si toutes ces conditions -là étaient là, certainement que je poserais ma candidature.»

Parmi les 10 changements proposés par Bernard Drainville jeudi, deux plaisent en particulier à Pierre Curzi: la réforme du mode de scrutin et le référendum d'initiative populaire. Cette dernière proposition prévoit de laisser à la population le soin de déterminer elle-même le moment où un référendum sur la souveraineté doit avoir lieu. Un référendum se tiendrait si 15% des électeurs (876 000 personnes) signaient une pétition à cet effet. «C'est une manière de redonner aux citoyens le pouvoir de décider du moment où ils veulent se requestionner sur la question du statut constitutionnel», a affirmé M. Curzi.

Or, en proposant le référendum d'initiative populaire, Bernard Drainville prend le contrepied de la stratégie de la stratégie référendaire de Pauline Marois, adoptée par les membres au congrès d'avril. Cette stratégie prévoit qu'un référendum aura lieu «au moment jugé approprié par le gouvernement». Mais le président du PQ, Raymond Archambault estime que «ce n'est pas parce que le programme a été adopté en avril qu'il ne peut plus évoluer».

Louise Beaudoin emballée

De son côté, Louise Beaudoin, qui a également claqué la porte du PQ en juin, est emballée par le rapport Drainville. «Si le Parti québécois met ça en application pour changer la politique et faire la politique autrement, tout ce que je me tue à dire depuis deux mois, bien sûr que je vais envisager un retour», a-t-elle confié à Cyberpresse.

Louise Beaudoin et Pierre Curzi ont claqué la porte du PQ en juin, en même temps que Lisette Lapointe. Jean-Martin Aussant, qui a aussi démissionné du caucus du PQ en juin, disait à La Presse que la mise en oeuvre des propositions de M. Drainville ne serait pas suffisante pour le ramener dans le giron péquiste. Il a déjà appelé à la démission de Pauline Marois. Il envisage de créer un nouveau parti souverainiste.