Même s'il a été rappelé à l'ordre, le député Bernard Drainville ne regrette pas d'avoir dévoilé sur la place publique, plutôt qu'au caucus, ses propositions pour remettre le Parti québécois sur les rails.

Mercredi, au premier jour de la réunion du caucus péquiste à Saguenay, la chef Pauline Marois a demandé à ses députés de «se ressaisir», de faire preuve de plus de «cohésion» et de «cohérence». Ce message n'a pas empêché des députés d'exprimer de sérieuses réserves quant à sa proposition de tenir des états généraux sur la souveraineté.

Plusieurs députés ont reproché à Bernard Drainville ses sorties publiques pour faire mousser les résultats de sa consultation estivale. Selon eux, il aurait dû faire comme les autres et présenter d'abord au caucus ses propositions, comme le référendum d'initiative populaire.

Selon la présidente du caucus, Monique Richard, le PQ adoptera des «règles de fonctionnement» pour éviter la répétition de telles sorties publiques. Le caucus est «toujours le lieu privilégié pour faire des interventions», a-t-elle fait valoir. «Les gens ont le doit à la parole. Mais en même temps, nous sommes une équipe, et il faut se donner des règles d'équipe et d'éthique pour être en mesure de fonctionner dans de meilleures conditions que celles que nous avons actuellement.»

Loin d'être contrit, Bernard Drainville a dit aux journalistes qu'il n'a «aucun regret». «Je m'étais engagé à consulter les citoyens et à rendre public les résultats. C'était important que je tienne parole. Je l'ai fait en toute connaissance de cause. Et je vis très bien avec ma conscience», a-t-il dit. Il a reconnu qu'à huis clos, «il y a eu des critiques sur la manière» avec laquelle il a proposé ses «réformes». « Mais sur le fond de choses, il y a beaucoup d'ouverture. On verra bien comment tout cela va aboutir.»

La proposition de Mme Marois de tenir des états généraux sur la souveraineté ne font pas l'unanimité. Des députés ont dit craindre que cette rencontre entre souverainistes monopolise l'attention et donne l'impression que le PQ se détourne des préoccupations plus urgentes des Québécois. Le leader parlementaire, Stéphane Bédard, était visiblement peu enthousiaste. «Des gens souhaitent parler entre eux. Moi, je souhaite parler aux Québécois. Ce sont eux que je veux convaincre, pas des souverainistes», a-t-il lancé.

Pauline Marois s'est dit « consciente » des avis partagés sur la question. «Qu'on fasse ces débats, c'est tout à fait sain et normal. Je ne veux surtout pas les empêcher. Mais quand on a terminé les débats, il faut être capable de se rallier, d'établir un plan de match, de le suivre et de le respecter», a-t-elle affirmé.