Après des semaines de crise et de chicanes internes, l'image du Parti québécois est sérieusement ternie. En un an, le PQ a perdu des plumes, de plus en plus de gens souhaitent le départ de Pauline Marois et Gilles Duceppe représente encore le remplaçant le plus solide pour diriger le Parti québécois.

C'est ce qui ressort de l'enquête réalisée par CROP pour La Presse, du 14 au 19 septembre derniers auprès de 1000 internautes - ces sondages ne comportent pas de marge d'erreur. Actuellement, deux personnes sur trois, soit 67%, pensent que Mme Marois devrait tirer sa révérence. En novembre 2010, 59% des répondants estimaient que l'heure était venue pour elle de jeter l'éponge.

Il y a un an, 28% de ceux qui votent pour le PQ jugeaient qu'elle devrait partir, et maintenant 38% de ses partisans jugent qu'elle devrait démissionner.

CROP a repris le questionnaire lancé en novembre 2010, à la recherche d'un successeur potentiel à Mme Marois. Comme il y a un an, Gilles Duceppe, en dépit de son humiliante défaite du 2 mai, reste «le seul chef qui permettrait au PQ de faire des gains substantiels», observe Youri Rivest, vice-président de la maison de sondage.

Si des élections avaient lieu cette semaine sans que François Legault ait créé de parti politique, le PQ dirigé par Mme Marois récolterait 28% des suffrages, le même taux que le PLQ. Il aurait réalisé exactement la même performance avec Bernard Drainville à sa tête, même si le député de Marie-Victorin a obtenu davantage de notoriété au cours des dernières semaines.

Pierre Curzi, qui a manifesté son intention de revenir pour briguer la succession de Mme Marois si elle partait, fait un peu mieux avec 32% des intentions de vote.

Avec Gilles Duceppe à la barre, le PQ aurait récolté 45% d'appuis. L'ancien bloquiste va chercher cinq points chez les adéquistes et autant chez Québec solidaire, comparativement à un parti sous la direction de Mme Marois.

Mais le sondage révèle aussi une descente importante de tous les chefs potentiels depuis novembre 2010. Même premier, Gilles Duceppe récolte 5 points de moins qu'il y a un an. Le PQ sous Pierre Curzi recueillait 8% de plus l'année dernière, et le PQ de Pauline Marois fait 10 points de moins que l'an dernier.

La désaffection à l'endroit du PQ semble se refléter aussi dans la popularité de l'option souverainiste. Maintenant, 36% des Québécois disent qu'ils seraient favorables à ce que «le Québec devienne un pays souverain». Il s'en trouvait 38% il y a un mois et 43% en mai, le dernier mois où on a observé un score supérieur à 40% en faveur de la souveraineté.