Le ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan, s'est excusé par écrit à la députée adéquiste Sylvie Roy de l'avoir traitée de «grosse crisse» à l'Assemblée nationale. Ce n'est pas suffisant pour Mme Roy. Elle lui demande de présenter des excuses au Salon bleu « là où l'insulte a été faite ».

«C'est trop facile d'envoyer une lettre ou un communiqué écrit par un employé. C'est lâche», a-t-elle affirmé à La Presse. Elle a ajouté que M. MacMillan l'insulte souvent lorsqu'elle prend la parole en Chambre. «Il m'a déjà traitée de vache», a-t-elle confié.

Jeudi, c'était la première fois qu'un micro captait les propos injurieux du ministre MacMillan. Sylvie Roy questionnait le gouvernement au sujet de contrats octroyés de gré à gré par le ministre des Transports à l'ex-député libéral fédéral et ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, Rémi Bujold.

«Tu devrais t'informer avant de parler... Grosse crisse», a lancé Norman MacMillan. Le micro de son voisin, le ministre des Transports, Pierre Moreau, était ouvert.

«Ce qu'il a dit, c'est enfantin et grossier. C'est très pipi caca», a tonné Sylvie Roy.

Dans sa lettre d'excuses, M. MacMillan reconnaît que ses propos «ont pu être offensants» et qu'ils «n'avaient pas leur place à l'Assemblée nationale».

En entrevue au quotidien Le Droit, M. MacMillan a expliqué qu'il a «toujours eu un langage coloré» et que Sylvie Roy n'est pas sa «favorite». «C'est elle qui m'avait accusé d'avoir fait une ride de bateau avec Tony Accurso. Je n'en dirai pas plus. Je m'excuse et je n'ai pas d'autre commentaire», a-t-il dit.

Mme Roy avait demandé au ministre de la sécurité publique s'il était au courant que le premier ministre Jean Charest «sait qu'il y a trois ministres qui ont été sur le bateau d'Accurso». M. Charest avait nié les allégations, révélant lui-même l'identité des trois ministres visées (M. MacMillan, Julie Boulet et David Whissel). Cette rumeur provenait de propos tenus par l'ex-chef de Vision Montréal, Benoît Labonté.

Sylvie Roy a souligné que depuis sa sortie, M. MacMillan refuse de la rencontrer pour régler «des problèmes de voirie» dans sa municipalité.

En avril, Norman MacMillan déplorait qu'«il n'y ait plus de respect à l'Assemblée nationale». Le gouvernement «fait attention depuis un an, et j'en suis l'exemple exemplaire. J'ai contrôlé mes émotions. Et tout le monde l'a fait de notre côté. La faute est complètement de l'autre côté», disait-il.