Après la fin du faux suspense sur la naissance du parti de François Legault, c'est maintenant la fin des spéculations sur son nom. Il restera le même. La Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ), groupe de réflexion, deviendra d'ici quelques jours un parti politique.

«On voulait garder le terme Coalition. Il représente ce qu'on propose: regrouper les meilleurs joueurs des équipes souverainistes et fédéralistes», explique son attaché de presse, Jean-François del Torchio. Mais il espère qu'on appellera différemment ses membres. Subodorant les mauvais jeux de mots, la CAQ aimerait qu'on parle des coalisés, et non des caquistes.

D'ici le 14 novembre

C'est au nom de la CAQ que M. Legault a déposé sa demande de création d'un nouveau parti mardi auprès du Directeur général des élections (DGE).

Il veut que ses membres se rendent aux bureaux du DGE vendredi prochain pour accélérer les procédures. Le parti pourrait donc être constitué d'ici le 14 novembre, date du dévoilement de son plan d'action.

Officiellement, les autres partis disent être contents de l'arrivée de ce nouvel acteur qui pourrait tous les battre aux prochaines élections, à en juger par les plus récents sondages. «Moi, j'ai juste hâte de faire le débat sur ce qu'il propose. Je suis tanné de me battre contre des fantômes», a lancé le péquiste Sylvain Gaudreault. «Avec trois ou quatre réformettes, il essaie de nous faire croire qu'il va changer l'éducation ou les finances publiques. Les gens vont s'apercevoir que c'est plus compliqué que ça», ajoute son collègue Denis Trottier. Leur chef Pauline Marois a repris cet argumentaire pour qualifier l'annonce de «bonne nouvelle».

«Il était temps», a renchéri le ministre libéral de la Réforme des institutions démocratiques, Yvon Vallières.

Seule l'ADQ semblait plus embarrassée.

Une fois que le parti sera officiellement fondé, les adéquistes devront décider d'affronter cet ennemi qui lui ressemble un peu ou de se saborder pour le rejoindre.

«Il y a beaucoup d'idées de M. Legault qui viennent de nous, et on est d'accord avec nos idées», a dit M. Deltell, sans vouloir commenter une possible alliance.