Coup de théâtre au Parti québécois: l'association de Mille-Îles retire sa proposition demandant le départ immédiat de Pauline Marois. Toutefois, elle ne se rallie pas à la chef pour autant. Elle pourrait revenir à la charge si Mme Marois ne redresse pas la barre rapidement.

Le comité exécutif de cette association de Laval avait adopté sa proposition controversée le 2 novembre pour qu'elle soit débattue au conseil national du parti, prévu un mois plus tard. Mais le lendemain, le PQ a annoncé le report de ce conseil national en janvier. La tenue d'une élection partielle dans Bonaventure le 5 décembre est la seule raison du report, a-t-on assuré. L'association de Mille-Îles avait l'intention, malgré tout, de présenter sa proposition au conseil national de janvier.

Or, elle a changé son fusil d'épaule lundi soir, lors d'une réunion des représentants des cinq associations péquistes de Laval.

Ils ont voté à l'unanimité pour le retrait de la proposition de Mille-Îles du 2 novembre. Ils ont également adopté une proposition affirmant que «la région de Laval appuie Pauline Marois», a confirmé hier le président régional, l'ancien député Michel Leduc.

La présidente de l'association de Mille-Îles, Sylvie Lalonde, nuance l'appui qu'elle a donné à cette proposition. Elle a voté pour cette proposition parce qu'elle signifie seulement, selon elle, qu'une majorité d'associations de la région - quatre contre une - sont derrière la chef. «Quand on dit que la région de Laval appuie Pauline Marois, ça ne veut pas dire que tout le monde l'appuie», a-t-elle confié à La Presse.

Elle a ajouté qu'«il n'y a pas eu de tordage de bras» au cours de la réunion pour que son association renonce à présenter sa proposition au conseil national. Rappelons que le 7 novembre, sur Twitter, le député Yves-François Blanchet a invité le comité exécutif de Mille-Îles à démissionner. De son côté, Pauline Marois martèle depuis le début du mois que les insatisfaits n'ont qu'à prendre la porte.

L'association ne bat «pas nécessairement» en retraite, a indiqué Sylvie Lalonde. Elle a décidé de donner un peu de temps à Pauline Marois. «On attend de voir ce qui va se passer, en particulier ce qui va arriver avec l'élection dans Bonaventure», a-t-elle expliqué. Elle n'écarte pas la possibilité que l'association adopte une nouvelle proposition demandant le départ de Pauline Marois en prévision du conseil national des 28 et 29 janvier.

De son côté, Michel Leduc se dit «très content» que la réunion de lundi soir ait donné lieu à un «débat calme et réfléchi». «Ce qui me réconforte, c'est que j'ai senti qu'il y avait une volonté de solidarité envers le Parti québécois. C'est important dans les circonstances que vit le parti actuellement», a-t-il affirmé.