Au moment où l'Unité permanente anticorruption s'intéresse à l'attribution des 18 000 places subventionnées en garderie en 2008, le premier ministre Jean Charest réitère sa confiance en sa présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, ex-ministre de la Famille.

«Mme Courchesne a toute la confiance du gouvernement», a-t-il assuré à l'entrée d'une réunion du caucus libéral vendredi matin. C'est la première fois que M. Charest faisait un commentaire - très bref toutefois - au sujet de la controverse soulevée par le rapport percutant du Vérificateur général Renaud Lachance.

De son côté, Michelle Courchesne entend bien rester en poste, même si l'opposition a une fois de plus réclamé sa tête à l'Assemblée nationale vendredi. «J'ai vraiment l'esprit très tranquille», a-t-elle affirmé. «En aucun cas, et je le répète, les contributions politique qui aient pu y avoir ont été considérées». Elle dit avoir attribué les places en fonction d'une série de critères. Les projets en milieu de travail ou offrant des places aux poupons, par exemple, ont été priorisés.

Dans son rapport déposé à l'Assemblée nationale mercredi, le vérificateur général Renaud Lachance affirme que le processus d'attribution des places en 2008 a manqué de rigueur  et «a laissé une grande place à la subjectivité». Mme Courchesne est allée à l'encontre de l'avis de ses fonctionnaires pour 21% des projets qu'elle a retenus. Cela représente 85 projets ayant obtenu 3700 places. Et à l'inverse, la ministre a rejeté des projets totalisant 3500 places qui étaient recommandés par ses fonctionnaires.

Québec a rendu publique mercredi la liste des 85 projets de CPE et de garderies privées rejetés par les fonctionnaires, mais tout de même choisis par Mme Courchesne. Le Parti québécois a signalé que des 38 projets de garderies privées retenus, les deux tiers, 25, provenaient de donateurs libéraux.

Le Commissaire à la lutte contre la corruption, RobertLafrenière, a décidé de se pencher sur cette affaire. Par voie de communiqué jeudi, il a expliqué que «l'intégrité du système public est au coeur» de son mandat. «Les constats du vérificateur général sont suffisamment préoccupants pour que je demande à mon équipe d'amasser et d'analyser les informations pertinentes pour déterminer s'il y a ou non matière à enquête dans le cadre de la Loi concernant la lutte contre la corruption», a-t-il affirmé.