Pauline Marois veut réécrire la loi 101. La chef du Parti québécois a déploré, jeudi après-midi, le recul du français à Montréal, le cas des écoles passerelles qui n'est toujours pas réglé et le fait que des employés d'institutions québécoises soient obligés de travailler en anglais.

«Des signaux très inquiétants se multiplient depuis quelques années. On ne peut plus continuer comme ça. Il y a des limites à laisser piétiner nos valeurs», a déclaré Mme Marois lors d'une conférence de presse sur l'identité québécoise.

Dans cette nouvelle loi 101, le Parti québécois insisterait pour que les nouveaux arrivants apprennent le français. «Il ne faut pas que ça soit facultatif. Il faut que ça soit mesurable et vérifiable», a dit Yves-François Blanchet, porte-parole en matière de langue. Il affirme que les immigrants devraient suivre des cours de français jusqu'à ce qu'ils soient «fonctionnels».

Une charte de la laïcité

En plus de réécrire la loi 101, Mme Marois demande une commission parlementaire qui mènerait à la création d'une charte sur la laïcité. Elle réclame que l'État demeure neutre envers toutes les religions.

Selon elle, le gouvernement libéral a prôné le statu quo depuis la commission Bouchard-Taylor et il ne fait rien pour affirmer l'identité québécoise face à Ottawa. «Jean Charest est tellement usé face à Ottawa», soutient-elle.

La charte sur la laïcité donnerait un «texte de référence» aux tribunaux, a expliqué Carole Poirier, porte-parole en matière de laïcité.

La ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, croit que Pauline Marois n'a pas de leçon à donner: «Quand son parti était au pouvoir dans les années 90, les budgets pour la langue ont diminué de 10 millions de dollars.»

Kathleen Weil, ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, a notamment rappelé que les immigrants signent désormais une déclaration dans laquelle ils s'engagent à respecter les valeurs du Québec.