Muguette Paillé, vedette inattendue du débat des chefs aux dernières élections fédérales, laisse planer la possibilité de devenir candidate pour le Parti québécois.

Samedi avant-midi, Mme Paillé s'est présentée comme «observatrice» au Conseil national du Parti québécois, à Montréal. Il y a deux mois, elle a renouvelé sa carte de membre, échue depuis «un an ou un peu plus». «Je viens ici pour appuyer le parti et Mme Marois», a affirmé la résidante de la circonscription de Maskinongé, le siège du député libéral Jean-Paul Diamond.

La présence de Mme Paillé n'est pas le fruit du hasard. Elle a envoyé un courriel à la chef péquiste en début de semaine pour lui souhaiter «un très bon conseil national» et manifester son appui. «On m'a invitée suite à ce courriel», a-t-elle confié, précisant qu'elle défraie elle-même les coûts de son déplacement.

Pendant que Mme Paillé parlait aux médias, la chef Pauline Marois est passée et l'a saluée.

Muguette Paillé en a assez des attaques contre le leadership de Mme Marois. «Lâchez-la quelqu'un!», a-t-elle lancé. «Pauline Marois fait très bien la job. C'est une femme tenace, persévérante. C'est en Pauline Marois que j'ai confiance.»

Au sujet de la tentative de Gilles Duceppe de détrôner Pauline Marois, Mme Paillé a affirmé qu'elle désapprouve les «magouilles politiques» et les «tassages». «Les gens comme moi en ont un peu marre de ça», a-t-elle lancé, écorchant l'ex-chef bloquiste qu'elle avait appuyé aux élections fédérales.

«Ce n'est pas exclu» qu'elle tente de devenir candidate pour le Parti québécois. «Depuis les dernières élections fédérales où Ruth Ellen Brosseau a été élue dans mon comté, j'ai eu comme une petite tentation. Je me suis dit: "coudon', cette femme-là, personne ne la connaît dans le comté, et elle a été élue. Mme Paillé, peut-être quelle pourrait aussi faire quelque chose"», a-t-elle expliqué. Le parti ne l'a pas courtisée en ce sens. Mme Paillé est toujours sans emploi.

Elle a condamné les «vire-capot» qui sont passés du PQ à la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault. Elle a invité «les gens qui sont souverainistes ou du moins nationalistes» à appuyer le Parti québécois. «Les gens sont hésitants, veulent du changement, mais je ne suis pas prête à signer un chèque en blanc à la CAQ, qui a un programme très nébuleux dont on ne sait rien», a-t-elle soutenu.

Mme Paillé s'est fait connaître lors du débat des chefs aux dernières élections fédérales. Elle était parmi les citoyens qui ont posé une question aux leaders. Elle leur a demandé ce qu'ils comptent faire «pour aider les personnes de plus de 50 ans à se trouver un boulot permanent». Les quatre chefs ont ensuite mentionné son nom plusieurs fois en quelques minutes. Ce fait a été relevé sur les réseaux sociaux comme Twitter. Elle est devenue la star de la soirée. Elle a par la suite multiplié les entrevues au cours de la campagne.