La prochaine campagne électorale ne sera pas déclenchée avant la fin d'avril. «Il n'y aura pas d'élections déclenchées d'ici le 20-21 avril», a annoncé cet après-midi le premier ministre Jean Charest, lors de la fin du caucus de pré-session du Parti libéral.

Il veut pouvoir profiter du Salon Plan Nord, une foire organisée avec la chambre de commerce du Montréal métropolitain, les 20 et 21 avril prochain. L'événement doit servir à faire la promotion de ce que le gouvernement Charest appelle le «chantier d'une génération». Une initiative similaire pourrait suivre dans la région de Québec.

Le premier ministre n'exclut pas que des élections puissent être annoncées peu après. Il pourrait toutefois attendre plus longtemps. Légalement, son mandat se termine le 8 décembre 2013. «N'allez pas acheter une piscine hors terre avec le temps supplémentaire que vous prévoyez faire [en élections]», a-t-il a ajouté à la blague aux journalistes.

Le gouvernement Charest intensifie depuis décembre dernier sa promotion du projet avec sa tournée Cap Nord, qui visitera toutes les régions du Québec pour faire la promotion des occasions d'affaires ainsi que des offres d'emploi qui s'y rattacheront.

Sagard

M. Charest a aussi été questionné sur ses visites à la résidence de la famille Desmarais, propriétaire de Power Corporation et de La Presse, à Sagard, dans Charlevoix. Il a indiqué avoir participé avec son épouse à des soirées sociales où se trouvaient «des centaines de personnes». «Je n'y ai pas fait l'objet de lobbying», a-t-il déclaré.

Les membres de l'Assemblée nationale recommenceront à siéger mardi prochain. Nouveautés au menu législatif: le plan d'action pour contrer la violence et l'intimidation à l'école, que la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, promet depuis avril dernier; la politique Vieillir chez soi et les projets de loi pour la création de la Société du Plan Nord avec les 20% d'aires protégées au nord du 48e parallèle. M. Charest n'a pas exclu le recours au bâillon pour adopter la réforme de la Loi sur les mines, qui a déjà été étudiée pendant environ 250 heures en commission parlementaire.

Affaire Davidson

À la demande du directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), le ministère de la Sécurité publique, Robert Dutil, a demandé à la Sûreté du Québec d'enquêter sur des fuites dans l'enquête au sujet de l'affaire Davidson, une taupe policière qui a essayé de vendre au crime organisé une liste d'informateurs.

Il n'y a pas d'enquête sur la gestion de cette liste ultrasecrète. Mais il y a une enquête sur le coulage d'information dans les médias. M. Charest n'a pas nié que des journalistes pourraient faire l'objet d'écoute électronique. Il dit s'en remettre au jugement du DPCP, «un organisme indépendant».

«L'écoute électronique, ça se fait dans des conditions qui sont strictement réglementées [...] Les gens sont obligés de demander des permissions et de les justifier», a-t-il déclaré.

«C'est le DPCP qui a fait une demande au ministre, en vertu de la Loi sur la police, a-t-il ajouté. Le DPCP est indépendant, il a ses raisons que je ne connais pas. Alors je ne suis pas en mesure de donner une réponse à vos questions, car je n'ai pas à connaître les enquêtes et ce qui motive les demandes du DPCP.»