Le déploiement du Plan Nord, depuis son annonce officielle, va plus vite que prévu, soutient le premier ministre Jean Charest.

«On l'avoue candidement, c'est allé plus vite que ce que nous avions anticipé. Pourquoi? Parce qu'il y a des choses que nous ne contrôlons pas. Il y a des compagnies qui ont décidé d'aller plus vite pour aller se chercher des parts de marché et qui ont décidé de peser sur l'accélérateur pour développer leurs projets», a rapporté lundi le premier ministre du Québec.

Si certains sceptiques affirment encore que le Plan Nord n'est qu'à l'état de projet, le premier ministre Charest, lui, a voulu démontrer qu'il est déjà bien en marche et se déploie même plus vite qu'il l'avait planifié au départ.

«Depuis que le Plan Nord a été annoncé, nous avons bien au-delà de 6 milliards $ d'investissements qui ont été annoncés», a-t-il précisé à un auditoire de gens d'affaires.

Cette accélération du Plan Nord sollicite grandement les communautés locales et génère des besoins en infrastructures et en services de tous ordres.

«Ça crée une forte demande et une pression sur des communautés. Fermont en est un bon exemple. Fermont vit une période de croissance et une pression très forte au niveau du développement. Havre Saint-Pierre également, parce que Havre Saint-Pierre, ce n'est pas que l'investissement de Rio Tinto, Fer et Titane, c'est également la construction du barrage La Romaine», a-t-il rapporté. Il a cité aussi les cas de Port-Cartier et Sept-Îles.

Selon lui, cette accélération du Plan Nord donne une raison supplémentaire pour adopter le projet de loi sur la Société du Plan Nord. Cette société aura justement pour mandat de coordonner les décisions d'investissement dans la région.

«Ça, ça nous interpelle. Raison de plus pour faire passer la loi sur la Société du Plan Nord pour qu'on puisse s'organiser comme il faut pour gérer ces changements-là dans les communautés», a commenté le premier ministre Charest, qui a rencontré les médias après son allocution.

La future Société du Plan Nord sera justement appelée à coordonner les décisions d'investissement dans la région. Elle ne gérera ni les routes ni les infrastructures de la région, a pris soin de souligner M. Charest. Le conseil d'administration de la future société d'État sera formé d'une quinzaine de membres, a précisé M. Charest.

Il interpelle d'ailleurs l'opposition sur cette question, puisque le projet de loi créant la Société du Plan Nord n'a pas encore été adopté. Dans la même veine, il invite aussi l'opposition à faciliter l'adoption du projet de loi sur les mines. Il reproche à l'opposition de «faire exprès pour mêler les sujets sur les redevances à la Loi sur les mines, alors que ce n'est pas là que ça se règle».

L'opposition demande également au gouvernement Charest de favoriser, par ses interventions, la deuxième et la troisième transformations des ressources qui sont exploitées, celles-ci devenant alors plus créatrices d'emplois et plus lucratives.

Le premier ministre Charest s'est adressé à quelque 1200 convives réunis à l'invitation du journal Les Affaires, à Montréal. Comme il l'a fait dans le cadre de sa tournée Cap Nord dans différentes villes du Québec, il a cherché à démontrer que le Plan Nord bénéficiait aussi au Sud, aux gens d'affaires des autres régions qui peuvent ainsi obtenir des sous-contrats.