Les batailles électorales se préparent sur la Rive-Sud. La présidente de la Coalition avenir Québec (CAQ), Dominique Anglade, se portera candidate dans La Prairie et affrontera entre autres l'économiste Pierre Langlois, proche collaborateur de la chef péquiste Pauline Marois. Le député caquiste François Rebello sollicitera un mandat dans la nouvelle circonscription de Sanguinet et pourrait avoir comme adversaire libéral la mairesse de Sainte-Catherine depuis 1994, Jocelyne Bates.

Le chef de la CAQ, François Legault, doit présenter sous peu, probablement dimanche, une poignée de candidatures en prévision des élections. Dans les coulisses, on évoque des candidatures de professionnels de moins de 45 ans, mais pas de personnalités connues du grand public.

En octobre, 40 professionnels de moins de 40 ans ont annoncé leur appui à François Legault en conférence de presse. Parmi eux, l'avocat Ryan Hillier et l'ex-candidat péquiste Sylvain Lévesque sont devenus coordonnateurs de la CAQ pour Montréal et Québec. Ils pourraient se présenter aux élections. Les deux autres professionnels qui ont retenu l'attention des médias, François Beaudry - président de la commission jeunesse du PLQ en 2007 et 2008 - et Catherine Goyer - sa vis-à-vis à l'Action démocratique du Québec à l'époque -, n'ont pas l'intention de faire le saut.

Dominique Anglade fait le saut

François Legault annoncera que sa recrue Dominique Anglade, vedette montante de la communauté des affaires, se présentera dans La Prairie, siège actuel de François Rebello. Le député se présentera dans Sanguinet, circonscription voisine née à la suite de la refonte de la carte électorale.

M. Rebello pourrait connaître bientôt l'un de ses adversaires. Jocelyne Bates a confirmé à La Presse souhaiter porter les couleurs du Parti libéral dans Sanguinet. Un membre du quartier général du parti - elle n'a pas voulu le nommer - l'a courtisée. «C'est sûr que ça m'intéresse de faire quelque chose de bien pour le territoire. Je suis en réflexion», a affirmé la mairesse de Sainte-Catherine.

L'homme de Pauline Marois

De son côté, Pauline Marois a trouvé son candidat pour La Prairie, l'économiste Pierre Langlois, qui a déjà travaillé au Conference Board du Canada. Elle l'avait recruté comme conseiller économique à l'époque où elle était ministre des Finances. Le premier ministre Bernard Landry l'avait choisi lui aussi comme conseiller pour les élections de 2003. Peu de temps après le scrutin, au moment de la course larvée à la direction du Parti québécois (PQ), M. Langlois s'était rangé du côté de Pauline Marois. Il était même engagé au sein du groupe Réflexion Québec, créé par Mme Marois en 2004 pour promouvoir sa candidature éventuelle. Il est devenu son agent officiel au cours de la campagne officielle à la direction du PQ, en 2005. Il a présidé l'association péquiste de La Prairie pendant quelques années. Une réunion de cette association a eu lieu hier soir pour préparer l'assemblée d'investiture.

À la défense de Rebello

Hier, François Legault a dû se porter à la défense de François Rebello, dont les sorties des dernières semaines dérangent certains de ses collègues. Le député de Beauce-Nord, Janvier Grondin, a même répondu par l'affirmative lorsqu'un journaliste lui a demandé si M. Rebello devrait se taire.

Par exemple, François Rebello a indiqué jeudi dernier à La Presse que Québec devrait poursuivre Ottawa. La raison: le retrait du protocole de Kyoto coûterait 160 millions de dollars aux entreprises québécoises, qui seraient pénalisées sur le marché du carbone. Le protocole de Kyoto et le marché du carbone sont pourtant deux initiatives indépendantes. M. Legault a dû corriger le tir peu après. Hier, le chef a affirmé qu'«il y a un peu d'acharnement actuellement pour trouver des contradictions là où il n'y en a pas. C'est choquant».

Il a également accusé la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) de «désinformation» au sujet des positions de la CAQ. La CSQ a présenté hier les résultats d'un sondage selon lequel 98% des enseignants du primaire ou du secondaire sont en désaccord avec l'idée que leur rémunération puisse varier en fonction des résultats scolaires de leurs élèves. «Jamais on n'a proposé une paie au mérite. C'est odieux», a tonné M. Legault. La CAQ propose d'augmenter de 20% le salaire de tous les enseignants et de les soumettre en contrepartie à une évaluation. Selon M. Legault, ce sondage démontrerait qu'il y a «une alliance entre la CSQ et le PQ».