Après des négociations intenses, le gouvernement Charest et les 8500 éducatrices affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont finalement conclu une entente de principe.

Cette entente est intervenue vendredi midi, mais les parties s'étaient entendues pour maintenir le silence radio jusqu'à ce que les délégués du secteur des centres de la petite enfance (CPE) de la CSN prennent connaissance de son contenu dimanche. Ceux-ci ont approuvé l'entente. Elle devra toutefois être entérinée dans des assemblées générales.

L'entente prévoit les mêmes augmentations salariales que pour le secteur public: de 6% à 10,5% sur cinq ans, en fonction de la croissance économique et de l'inflation. Ces hausses sont rétroactives au 1er avril 2010.

Une éducatrice pourra obtenir 4 semaines de vacances après 5 ans de service et 5 semaines après 15 ans. Au départ, Québec voulait accorder 5 semaines après 25 ans de service; la CSN voulait les avoir après 10 ans. À titre comparatif, un fonctionnaire obtient 4 semaines dès qu'il a 1 an de service et 5 semaines après 25 ans.

L'entente crée un «plancher» de 13 jours fériés et de 10 journées de maladie, comme le demandait la CSN. Les éducatrices qui ont plus de congés ou de vacances conservent leurs acquis pour la durée de l'entente, donc jusqu'au 31 mars 2015. Mais après, ces acquis seront perdus - sauf pour les journées de maladie - afin d'uniformiser les conditions de travail dans l'ensemble des CPE. Des compensations financières seront versées entre 2016 et 2018 aux éducatrices touchées.

Assurances collectives

Le financement des assurances collectives était un autre litige important. Le gouvernement a décidé de faire passer sa contribution de 3% à 4% de la masse salariale d'un CPE. Le régime d'assurances sera revu dans les prochaines années.

Québec instaure un programme de préretraite. Une éducatrice pourra, à compter de 55 ans, réduire son temps de travail tout en conservant son poste. Ce sera possible pour une durée maximale de 60 mois.

Forum sur la gouvernance

Les éducatrices conservent leur place au sein des conseils d'administration des CPE. La ministre de la Famille, Yolande James, entend tenir un forum sur la gouvernance des CPE.

En entrevue à La Presse, elle s'est réjouie de la conclusion de cette entente qui «reconnaît le travail des éducatrices et respecte la capacité de payer des contribuables». Pour Louise Labrie, responsable du secteur des CPE à la CSN, «ça n'a pas été facile d'arriver à cette entente, mais on a finalement un règlement positif». Une à deux journées de grève ont eu lieu dans les 360 CPE syndiqués à la CSN. Les conventions collectives des éducatrices sont échues depuis deux ans.

Les assemblées générales pour entériner l'entente de principe n'auront lieu qu'au terme des négociations sur le plan régional entre la CSN et les associations de CPE. Des «blocages importants» existent toujours à Montréal, à Laval, en Montérégie en Estrie, a noté Louise Labrie.