Sans surprise, le budget Bachand maintient la hausse des droits de scolarité et n'ajoute rien de plus pour les étudiants. Ces derniers répliquent en promettant une mobilisation encore plus forte de leurs troupes.

«La décision est prise, elle est irrévocable», a déclaré le ministre des Finances, Raymond Bachand, en présentant son budget, mardi.

Le ministre Bachand a aussi fermé la porte à la proposition des recteurs de recourir à un médiateur afin de dénouer la crise.«C'est difficile de s'asseoir avec quelqu'un qui, en partant, dit: moi, c'est le gel», a fait valoir le ministre.

Si M. Bachand se défend de mettre la table à un affrontement avec les étudiants en déposant ce budget, les organisations étudiantes voient les choses différemment. Elles ont d'ailleurs tenu un sit-in mardi, devant l'Assemblée nationale, pendant que le ministre présentait son budget.

«Une arrogance»

«On se serait attendus à ce que le gouvernement essaie de scier les jambes du mouvement en proposant au moins quelque chose en ce qui concerne la gestion universitaire, l'aide financière aux études. Il n'en est rien. Ça démontre une arrogance sans précédent», estime la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins.

«Le gouvernement libéral cherche la guerre. Si c'est ce qu'il cherche, on va lui livrer bataille», a renchéri le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, en promettant une mobilisation accrue dans les cégeps.

«Les libéraux viennent de démontrer qu'ils n'ont absolument rien à faire des demandes de la population. C'est regrettable», a quant à lui déploré le porte-parole de la Coalition large pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, en rappelant que de plus en plus de citoyens appuient les étudiants.

Hausse du budget de l'éducation de 2,2%

Avec une somme additionnelle de 341,9 millions cette année, le budget de l'éducation croît par ailleurs de 2,2% pour atteindre tout près de 16 milliards.

En tenant compte des sommes versées en cours d'année pour faire face à l'augmentation du nombre d'étudiants dans les universités - plus élevée que les prévisions - et pour la francisation des immigrants, de même que de l'effort supplémentaire demandé aux commissions scolaires, il s'agit d'une augmentation de 4,1%.

Le budget Bachand chiffre en effet à 100 millions la contribution qui sera exigée des commissions scolaires. Elles devront réduire leurs dépenses administratives ou puiser dans leurs surplus.

Cette annonce a fait bondir la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) qui a déjà absorbé des compressions importantes au cours de la dernière année.

La FCSQ évalue d'ailleurs à 150 millions pour la totalité de l'année scolaire cette nouvelle contribution demandée.