Le dossier du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) semble encore loin d'être réglé. Les derniers Plans fonctionnels et techniques (PFT) présentés par le CHUM devaient avoir reçu l'appui des médecins de l'établissement le 15 octobre, mais les documents ne sont pas encore à leur goût. Le nombre de lits est toujours fixé à 700, un nombre nettement insuffisant selon les médecins. Ils ont l'impression d'être coincés dans un carcan financier qui freine toute amélioration du projet.

Le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CHUM se réunira d'urgence, lundi soir prochain, pour discuter des derniers PFT qui leur ont été soumis et de la position qu'ils prendront à ce sujet. Les PFT présentent les détails du futur CHUM. Par exemple, ils déterminent comment les lits seront répartis entre les différents départements.

Cet été, les médecins spécialistes ont dénoncé sur la place publique le fait que les 700 lits prévus au CHUM ne seraient pas suffisants. Le ministère de la Santé s'est dit ouvert à revoir le nombre de lits et leur distribution.

Mais le Ministère a décidé de conserver ses prévisions initiales. Dans les derniers PFT, le nombre de lits est toujours fixé à 700. Selon plusieurs médecins du CHUM joints par La Presse, cette proposition n'est pas adéquate. Dans le seul département de chirurgie, il faudrait près de 100 lits de plus.

«On ne comprend pas. On demande plus de lits depuis longtemps, mais on n'est pas écoutés. Le projet finit toujours avec 700 lits. On sent que le gouvernement est pris dans un carcan financier et fait seulement semblant de vouloir améliorer le projet», a dit un médecin spécialiste du CHUM, qui préfère garder l'anonymat.

Joint plus tôt cette semaine, le Dr Guy Breton, engagé comme conciliateur, s'est fait rassurant. Selon lui, 95% des PFT conviennent aux médecins. «On travaille sur les 5% qui restent», a dit le Dr Breton, avant d'ajouter que «le nombre de lits ne changera pas parce que les besoins évalués ne changent pas».

Les médecins du CHUM ne sont pas de cet avis. Selon eux, les besoins de la population en soins de santé n'iront pas en diminuant, mais en augmentant, et le CHUM actuel sera incapable de répondre à la demande.

Un autre médecin du CHUM croit que le CMDP rejettera les PFT lundi. «Ces plans ne sont qu'un exercice comptable visant à économiser le plus d'argent possible et ne tiennent aucunement compte des besoins éventuels en soins de santé de la population en 2015», a-t-il dit.

Les médecins du CHUM ont pourtant hâte que le dossier se règle. Le fait que le projet du Centre universitaire de santé McGill ait été lancé la semaine dernière met encore plus de pression sur eux.

Invité à commenter la situation, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a invité les médecins du CHUM à se rallier au projet. «Ce n'est plus le temps de se chicaner. C'est le temps de s'entendre pour le bien-être de la population», a dit le ministre par la voix de son attachée de presse, Marie-Ève Bolduc.